Après la prise de Kanyabayonga dans le territoire de Lubero, les troupes rwandaises et ougandaises opérant en coalition avec les rebelles du M23, selon l’ONU, veulent gagner davantage de terrain dans l’Est de la RDC. Pour y arriver, les UPDF et RDF profitant de la trêve humanitaire, continuent de renforcer la milice tutsi « en personnes et en matériels », a dénoncé vendredi le gouvernement congolais à l’issue du Conseil des ministres présidé par Félix Tshisekedi.
C’est la première fois, depuis la résurgence du M23, fin 2021, que la RDC parle officiellement du soutien de l’armée ougandaise à cette milice. Ce soutien a été confirmé par le Groupe d’experts de l’ONU dans son rapport final soumis au Conseil de sécurité.
Faisant état de la situation opérationnelle et sécuritaire dans l’Est du pays, le vice-Premier ministre en charge de la Défense, Guy Kabombo a noté « un renforcement continu en personnes et en matériels en provenance tant du Rwanda que de l’Ouganda, à la faveur de la trêve humanitaire ».
Il a également signalé le recrutement forcé de jeunes dans les territoires de Luberon et de Rutshuru « par les terroristes M23-RDF ».

Face à cette situation, Guy Kabombo a rassuré que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) restent déterminées à restaurer la paix et la sécurité ainsi que l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
Outre les RDF, l’armée ougandaise appuie aussi le M23, même si Kampala rejette ces accusations prouvées par l’ONU. En effet, les experts onusiens ont confirmé la présence d’officiers du renseignement militaire ougandais à Bunangana depuis au moins la fin de l’année 2023 pour assurer la coordination avec les chefs du M23, fournir de la logistique et transporter les chefs du M23 vers les zones contrôlées par la milice.
Le rapport onusien révèle que le 27 janvier, plusieurs sources ont vu des soldats ougandais passer par Kitagoma pour se rendre en République démocratique du Congo et mener des opérations dans les zones contrôlées par le M23, en particulier le groupement Busanza et la ville de Rutshuru, d’où un groupe est allé vers Tongo et l’autre vers Mabenga.
Le document précise aussi que des chefs du M23, y compris Sultani Makenga, qui fait l’objet de sanctions, se sont rendus à Entebbe et à Kampala en violation de l’interdiction de voyager.