Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la représentante permanente des USA, Linda Thomas-Greenfield, a appelé lundi 30 septembre la République démocratique du Congo (RDC) à mettre fin à « son soutien » aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice créée par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi en 1994.
Dans le cadre du processus de paix de Luanda, les autorités congolaises ont pris l’engagement de neutraliser ces rebelles, un préalable exigé par le gouvernement rwandais avant la signature de l’accord de paix. Lundi à l’ONU, Washington a accentué sa pression sur Kinshasa. « La RDC doit prendre des mesures immédiates contre les FDLR et cesser de soutenir le groupe », a déclaré Linda Thomas-Greenfield, tout en exigeant aussi que le Rwanda « retire ses plus de 4 000 soldats du territoire de la RDC et cesse de soutenir le M23 », une rébellion Tutsi qui contrôle de pans entiers du Nord-Kivu.
« Nous appelons toutes les parties à respecter le cessez-le-feu et à demander à leurs groupes armés alliés de faire de même », a-t-elle souligné.
Lors de son intervention, Ernest Rwamucyo, représentant du Rwanda, a affirmé que « la grave menace posée par l’intégration, l’armement, la formation et le financement par les forces armées congolaises des FDLR ne peut être ignorée, et les rapports minimisant leur collaboration constituent un danger non seulement pour la paix régionale mais directement pour le Rwanda ».
Selon le diplomate rwandais, le fait que la MONUSCO ne parvienne pas à résoudre ce problème remet en question « son engagement à assurer une paix véritable dans la région ».
Tout en saluant les efforts de médiation de l’Angola, il a déclaré que l’avenir réside dans les solutions diplomatiques et non militaires. « La République démocratique du Congo doit démontrer son engagement en faveur de la paix en s’engageant véritablement dans les processus de Nairobi et de Luanda, en cessant de soutenir les FDLR, en mettant un terme aux discours de haine et à la violence contre les communautés tutsies congolaises et en organisant le retour en toute sécurité des réfugiés congolais, comme élément constitutif de la paix », a-t-il exigé.
La RDC a rejeté cette position. Zénon Mukongo, représentant congolais, a fait remarquer que son pays n’est pas le seul à devoir faire face à la situation, car le Rwanda a envahi la RDC et compte plus de 4 500 soldats qui ont commis de graves violations des droits de l’homme dans le pays. « Le problème ne vient pas des FDLR ni des discours de haine ; le problème vient du pillage des ressources de la RDC », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, les USA ont exhorté vivement les parties à s’engager pleinement dans les processus diplomatiques et en prenant des mesures courageuses pour mettre fin à ce conflit.