« Le M23 est aujourd’hui une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco », cette déclaration du secrétaire général de l’ONU a provoqué l’ire des Congolais.
Antonio Guterres a mis l’huile sur le feu. Il y a quelques semaines, le porte-parole de la Monusco, Mathias Gillmann a été expulsé du territoire congolais pour ces propos jugés «indélicats et fracassants» par le gouvernement congolais. Depuis plusieurs mois, des manifestations hostiles à la Mission onusienne sont organisées dans les grandes villes de la RDC. Les casques bleus sont accusés d’être « inefficaces » dans la protection des civils et la traque des groupes armés. Des mouvements citoyens et quelques partis politiques de la majorité et l’opposition exigent le retrait de la force onusienne.
Selon la sénatrice Francine Muyumba, les propos tenus par le patron de l’ONU renforce la méfiance des Congolais envers la Monusco. « Nous sommes très préoccupés par la déclaration du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres sur la situation sécuritaire en RDC. Ce genre de déclaration renforce la méfiance du peuple congolais envers la Monusco. L’hypocrisie de l’ONU doit cesser aussi pour les vies congolaises », a tonné l’ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse.
Guterres qui a reconnu l’incapacité de la Monusco à faire face, notamment aux rebelles du M23, a proposé une « discussion sérieuse » entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, afin de pacifier l’Est de la République démocratique du Congo car, souligne-t-il, » penser qu’une force de maintien de la paix puisse résoudre des problèmes quand il y a maintenant des forces militaires extrêmement bien armées, c’est impossible ».
La création des forces africaines d’imposition de la paix
Au regard de la complexité de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC et les autres régions de l’Afrique, Guterres pense qu’il est temps de réfléchir profondément sur le futur du maintien de la paix.
« Je suis entièrement favorable à ce qu’il y ait des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, des forces africaines d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l’égide de l’Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations unies, comme les forces de maintien de la paix », propose-t-il.
Le patron de l’ONU fait remarquer que « sans des forces africaines robustes d’imposition de la paix, on ira nulle part ».
Le retrait de la Monusco
A la suite de la déclaration de Guterres, l’activiste du mouvement citoyen Lucha, Bienvenu Matumo exige le retrait immédiat de la Monusco du sol congolais. « Les propos du SG de l’ONU sont graves, insultants et humiliants tout un peuple uni pour se défendre contre le Rwanda », a-t-il dénoncé.
Le gouvernement congolais et l’ONU ont entamé des discussions pour écourter l’échéance du retrait définitif de la Monusco, qui était prévue en 2024.
Reagan Ndota