C’est dans l’unité et la paix que tout développement est possible. Le Premier ministre honoraire de la République démocratique du Congo (RDC), Adolphe Muzito exhorte les communautés Yaka et Teke, en conflit depuis quelques mois, à privilégier l’unité et la cohabitation pacifique, afin de favoriser le développement.
Muzito ne ménage aucun effort pour la restauration de la cohésion entre ces deux communautés qui ont vécu ensemble depuis des siècles. Après Kenge et Popokabaka, le leader de Nouvel Elan est arrivé, samedi 15 octobre, dans le territoire de Kasongo-Lunda où il a appelé toutes les communautés à ne pas tomber dans le piège de l’ennemi.
« C’est le message d’unité et de cohésion entre les communautés Yaka et Teke. Ce sont deux frères qui ont vécu plusieurs siècles ensemble. Ce que nous venons de vivre, on ne l’a jamais vécu auparavant. Ils ont vécu dans la cohésion, dans l’unité, ils se marient, ils font des enfants ensemble, ils ont une progéniture commune, c’est dommage ce qui est arrivé », a-t-il dit.
Face à ce conflit qui a endeuillé plusieurs familles, Muzito fait remarquer que le « gouvernement doit travailler dans le court terme, pour assurer la sécurité, protéger les populations de tous les criminels qui prennent prétexte sur ce conflit qui a une certaine réalité qu’on peut dépasser ».
Des sanctions contre les coupables
Plus de 180 personnes ont été tuées dans des affrontements impliquant ces deux communautés. Pour Adolphe Muzito, il faut qu’il y ait des sanctions exemplaires contre les coupables.
« En même temps sur le plan judiciaire, il faut que les criminels soient identifiés, arrêtés et jugés, pour que des sanctions soient prises afin qu’on prévienne l’avenir, qu’il n’y ait plus ce genre de pratiques, parce que si on maintient des gens dans l’impunité, les mêmes causes produiront les mêmes effets », a-t-il indiqué.
Assistance humanitaire
Selon les sources locales, plus de 11.903 déplacés de Kwamouth (épicentre des tueries) sont accueillis dans la province du Kwilu : 2.949 dans la ville de Bandundu et 8.954 dans le territoire de Bagata. Ces déplacés vivent dans des conditions inhumaines.
Au regard de cette situation, Adolphe Muzito invite le gouvernement à intervenir « sur le plan humanitaire pour secourir cette population qui a perdu son patrimoine ; les maisons qui ont été incendiées. Sur le plan alimentaire, ils ne font plus des champs, ne vont plus à la rivière, dans les forêts pour faire leur cueillette, leur chasse et leur agriculture. Ensuite, l’Etat doit aussi arranger la route à moyen et à long terme ».
La nécessité de titriser les terres au profit des communautés locales
Pour régler définitivement cette problématique, Muzito insiste sur la titrisation des terres en faveur des communautés locales. Selon lui, la loi foncière en vigueur doit être modifiée.
« Mon parti et moi, nous nous battrons pour la titrisation des terres traditionnelles afin que les droits des propriétaires terriens et exploitants soient respectés. Qu’entre les deux, qu’on sache quels sont les textes qui régissent les rapports les concernant, mais aussi qu’on puisse réglementer sur la redevance coutumière ou agricole. En même temps, il faut qu’on revoit la loi foncière proprement dite pour régler cette question de titrisation des terres », a laissé entendre le leader de Nouvel Elan.
Ainsi, prévient-il, « si cette question n’est pas résolue, nous ne saurons pas nous développer dans le milieu rural. Des investisseurs extérieures comme intérieurs ne vont pas venir dans cette insécurité juridique et donc, il faut que l’Etat regarde très attentivement cette problématique ».
Reagan Ndota