L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner estime que le Conseil de sécurité de l’ONU gagnerait à répondre favorablement à la demande du gouvernement congolais sur la levée totale du régime de notification sur l’achat d’armes.
Le diplomate européen justifie sa position par le fait qu’il s’agit de « la demande d’un État souverain agressé par des groupes armés (y compris étrangers); cette discrimination ne se justifie plus par rapport à l’évolution de la situation depuis 2008 et la perception de cette notification est ressentie négativement ».
Dans la foulée, Châtaigner précise que l’Union européenne n’a joué aucun rôle dans la prise et le renouvellement de cette mesure contenue dans la résolution 2641, adoptée en juin dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Ce régime de sanctions (pour les groupes armés) et de notification d’achat d’armes (pour le gouvernement de la RDC) est établi par le Conseil de sécurité de l’ONU dans lequel l’UE n’est pas directement représentée (même si certains de ses Etats membres y siègent). L’UE n’a aucun pouvoir en la matière. L’autorité compétente est le Conseil de sécurité avec ses 5 membres permanents et ses 10 non permanents », a-t-il expliqué.
Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie congolaise a réitéré la demande de la RDC pour la levée de ce régime. Christophe Lutundula a laissé entendre que « soumettre la RDC à l’obligation de notification, c’est à la fois l’affaiblir en faveur de ses ennemis non assujettis à une telle contrainte et exposer ses secrets de défense sur la place publique ».
« La RDC est en guerre. Dresser, même par fournisseurs interposés, des entraves à la montée en puissance de son armée notamment avec matériels de guerre performant, c’est l’affaiblir et la livrer en pâture à ses ennemis. La RDC n’est ni fabriquant, ni importateur des armes nucléaires, chimiques ou de destruction massive pour justifier sa mise sous haute surveillance de l’ONU », a-t-il dit.
La levée de ce régime va démontrer, selon le ministre des Affaires étrangères de la RDC, une volonté réelle de l’ONU de mettre fin définitivement à la crise sécuritaire dans l’Est du pays et de contribuer à la paix dans la région des Grands Lacs.
Reagan Ndota