Le Rwanda va faire en sorte que tout le monde se rende compte que le Mouvement du 23 mars (M23), rébellion opérant dans l’Est de la RDC, n’est pas le problème du Rwanda, a déclaré le président rwandais, ce lundi 9 janvier 2023, au cours de la plénière consacrée à l’élection du nouveau président du Sénat.
Paul Kagame est longuement revenu sur la crise entre son pays et la RDC. Alors que Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23, le chef de l’Etat rwandais fait remarquer qu’il s’agit d’un problème congo-congolais. Malgré les preuves fournies par les experts onusiens, Kagame refuse que le Rwanda soit désigné comme parrain de cette rébellion.
« Ils ne veulent pas parler au M23 et quand ils acceptent de leur parler, ils veulent le faire en cachette pour que personne ne sache qu’ils leur parlent afin qu’ils en fassent un problème rwandais. Ce n’est pas le problème du Rwanda et nous allons faire en sorte que tout le monde se rende compte que ce n’est pas le problème du Rwanda, à commencer par ceux qui disent que c’est le problème du Rwanda et non des Congolais », a-t-il indiqué.
La communauté internationale a pourtant reconnu la responsabilité du Rwanda dans la destabilisation de l’Est de la RDC où des millions de civils ont été massacrés depuis plus de vingt ans. Les États-Unis d’Amérique, la France, l’Allemagne, l’Union européenne…ont appelé le gouvernement rwandais à retirer ses troupes du sol congolais. Kagame persiste dans sa position. « A plusieurs reprises, nous avons expliqué que ces personnes ne venaient pas du Rwanda », a-t-il dit.
« Ramenez les réfugiés congolais en RDC »
Le président Kagame a souligné que le Rwanda ne continuera pas à défendre le problème des réfugiés congolais sur son territoire. Ainsi, appelle-t-il notamment les Nations unies à les délocaliser ailleurs.
« Soit vous transportez ces réfugiés d’ici et les emmenez où vous voulez, soit vous les ramenez en RD Congo et vous les protégez de là contre leur propre gouvernement et des mercenaires. Je vous prépare, vous devez comprendre que c’est un problème qui doit être traité comme les autres », a-t-il ajouté.
Kagame a rappelé que ce dossier a été déjà soulevé avec le président Félix Tshisekedi lorsqu’il est arrivé au pouvoir. « Je lui ai dit qu’on avait même pensé à un moment à les absorber mais aussi leur ai dit les difficultés que cela impliquait. Lorsque nous proposions de leur donner la citoyenneté, nous leur avons dit que s’ils l’acceptaient, ils ne pouvaient pas être les mêmes personnes pour retourner et causer des problèmes en RD Congo lorsqu’ils obtiendraient la citoyenneté. Je lui ai dit (Tshisekedi) que nous nous rallierions tous derrière lui pour que ce problème soit résolu. Au début, il semblait convaincu, mais maintenant, voyez où nous en sommes », a-t-il expliqué.
Reagan Ndota