L’administration Kagame est déterminée à réaliser ses visées expansionnistes sur le territoire orientale de la RDC. D’énormes moyens militaires sont mobilisés pour y arriver. Un rapport confidentiel de l’ONU a révélé que l’armée rwandaise a tiré au moins un missile sol-air dans l’Est de la RDC où elle occupe quelques localités.
Le document onusien consulté par l’AFP confirme qu’un « missile sol-air présumé des Forces de défense rwandaise (RDF) » a visé le 6 février dernier, sans l’atteindre, un drone d’observation de l’ONU. Il aurait été tiré depuis un véhicule blindé dans une zone contrôlée par les rebelles du M23.
Selon la même source, « les renseignements militaires extérieurs français confirment que le véhicule blindé de type WZ551, équipé d’un système de missile sol-air, est rwandais ». Deux photographies aériennes sont jointes au rapport. On peut y voir un véhicule blindé à 6 roues avec, déployé sur son toit, un système de radar et de lance-missiles. Elles ont été prises à environ 70 km au nord de Goma, au Nord du territoire de Rutshuru, par le drone qui a été visé par le missile.
Dans ce document, la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) a indiqué ne pas connaître « de groupes armés possédant l’entraînement ou les ressources nécessaires pour opérer et maintenir un système de missiles sol-air mobile » et pointe une « escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit dans l’Est de la RDC ».
En outre, l’ONU a précisé que nombreux types d’armes ont été utilisés par « les M23 et l’armée rwandaise » contre des appareils volants et qu’ils sont également en possession de canons anti-aériens et de systèmes portatifs de défense aérienne de type MANPADS.
Ainsi, estime-t-elle que les nouveaux moyens anti-aériens utilisés par le M23 et l’armée rwandaise « constituent une menace à haut risque pour tous les aéronefs du gouvernement de la RDC et de la Monusco dans la région ».
Lors de la traditionnelle cérémonie d’échange de vœux avec le corps diplomatique accrédité en RDC, le 30 janvier 2024, le président congolais Félix Tshisekedi a réitéré son appel à la communauté internationale afin que des sanctions ciblées soient adoptées contre les dirigeants rwandais pour violation de la souveraineté de la RDC.
Dans son discours, le chef de l’Etat congolais a fustigé le comportement « complaisant » de la communauté internationale à l’égard du Rwanda, « qui soutient le mouvement terroriste M23 qui sème la mort dans l’Est de la RDC ».
Pour Félix Tshisekedi, des sanctions ciblées doivent être appliquées contre le pays de Paul Kagame impliqué dans les violences persistantes au Nord-Kivu et occupe quelques localités dans les territoires de Masisi et Rutshuru.