L’insécurité qui perdure depuis plus de deux décennies dans l’Est de la RDC est alimentée, selon le gouvernement congolais, par le Rwanda « qui tient à créer le chaos pour assouvir son appétit criminel ».
Le président congolais, Félix Tshisekedi a affirmé, en novembre 2022, que le « Rwanda ne jure qu’au pillage des ressources naturelles ». Dans son intervention, mardi 18 janvier 2023, au Forum économique mondial de Davos, il a laissé entendre que le massacre d’une centaine de civils perpétré récemment à Kishishe par les terroristes du M23 avec l’aide de l’armée rwandaise , visait notamment à terroriser les populations et « les pousser à se déplacer de cette localité qui regorge des matières précieuses dans son sous-sol ».
Dans le but de mettre fin au « trafic illégal d’or du sang vers les pays voisins”, notamment le Rwanda, la RDC a conclu un partenariat avec les Emirats arabes unis qui a donné lieu vendredi à une première expédition symbolique de 28 kgs d’or équitable.
Le Rwanda, sous pression de la communauté internationale, a répondu à ces accusations. L’ancien ambassadeur rwandais à Kinshasa, Vincent Karega parle « des allégations futiles ».
« Les accusations de pillages de minerais ni vus, ni connus ressemblent à de la fiction. Le développement des mines rentables exigent du temps/investissements lourds et visibles », a-t-il dit avant de s’interroger « où sont les mines rwandaises en RDC? ».
S’agissant du soutien de l’armée rwandaise aux terroristes du M23, le diplomate rwandaise reproche aux autorités congolaises d’occulter la problématique des FDLR.
« Dans les accords de Luanda et Nairobi, FDLR et autres groupes étrangers bénéficiant des sanctuaires en RDC doivent être désarmés et extradés mais la RDC choisit sélectivement juste le retrait du M23 en plus de sa victimisation légendaire. Choix délibéré de tourner autour du pot », a indiqué Vincent Karega.
Dans sa résolution renouvelant le mandat de la Monusco, le Conseil de sécurité a condamné l’exploitation et le commerce illégaux des ressources naturelles en RDC par les groupes armés soutenus par des réseaux criminels.
Parmi les minerais concernés, l’ONU a cité l’étain, le tantale, le tungstène, l’or, les diamants, le cobalt et le coltan.
Le Conseil de sécurité a ainsi demandé aux États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et des communautés économiques régionales de lutter ensemble contre l’exploitation et le commerce illégaux des ressources naturelles par l’amélioration et le renforcement de la sécurité autour des secteurs miniers et par la recherche d’un rapprochement entre les collectivités minières, les autorités locales et les acteurs chargés de la sécurité pour régler les conflits et promouvoir les droits des membres des communautés vivant autour des secteurs miniers.
Reagan Ndota