Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso soutient la présence de la RDC au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), alors que des voix se lèvent de plus en plus pour exiger le retrait du pays de cette organisation sous-régionale, composée de certains Etats fournisseurs d’armes et de troupes aux groupes armés qui déstabilisent les provinces de l’Est.
Dirigée par Evariste Ndayishimiye, l’EAC est composée du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, de la Tanzanie, du Sud-Soudan et la RDC. Les objectifs fixés par son traité fondateur en novembre 2000 lient étroitement intégration institutionnelle, développement économique et social et renforcement de la sécurité au sein de la zone.
Le 29 mars 2022, les pays membres de la Communauté avaient approuvé l’admission de la République démocratique du Congo. Le pays de Félix Tshisekedi a ratifié les lois et règlements de la Communauté et devient un membre à part entière en juillet 2022.
L’opposition et quelques organisations de la société civile ont rejeté ce choix opéré par l’administration Tshisekedi. Selon l’ACAJ, par exemple, « les pays de l’EAC continuent de considérer la RDC sous le prisme avilissant de réservoir des ressources naturelles devant leur profiter quelles qu’en soient les modalités d’approvisionnement. Et pour parvenir à cette fin, il leur faut une RD Congo faible et territorialement émiettée ».
Mais le président de l’Assemblée nationale estime que, c’est une « bonne démarche » car, souligne-t-il, « le sécurité du pays en dépend ».
« Nous saluons l’adhésion de notre pays à l’EAC, la configuration géographique de notre pays exige que nous puissions adhérer à beaucoup d’organisations sous-régionales. La sécurité de notre pays en dépend. Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est une bonne démarche », a-t-il déclaré à l’issue de l’entretien mercredi avec le ministre de la Défense autour de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, où la Force régionale de l’EAC est accusée d’être « inactive » face aux avancées des rebelles du M23 et de l’armée rwandaise.
Cependant, le speaker de la Chambre basse du Parlement a demandé, au nom de son institution, au président Félix Tshisekedi de prendre la décision qui s’impose si la Force régionale « n’arrive pas à nous soutenir contre l’agresseur et qu’elle se complaise à soutenir ou aider nos ennemis ».
D’intenses manifestations ont été organisées à Goma, au Nord-Kivu, pour exiger le départ de la Force régionale. Selon les manifestants, la coalition des armées est-africaines passe totalement à côté de sa mission, celle d’imposer la paix, en lançant les offensives contre les rebelles.
« Comment comprendre un accord de la Force régionale déployée dans l’Est de la RDC pour y restaurer la stabilité, la paix et la sécurité alors qu’ils ne se sont jamais rendus au front ? Est-ce qu’ils vont restaurer la paix dans leurs bases climatisées ? Non si c’est pour ça, ils doivent partir », a tonné la sénatrice Francine Muyumba.
L’ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse tance le gouvernement. « Lors que cet accord a été signé, le gouvernement avait menti aux Congolais que cet accord viendra régler définitivement la question de la stabilité, la sécurité et la paix tout en sachant qu’ils iront pas au front ».
Et de s’interroger : « Que font ces troupes déployées en RDC s’ils ne peuvent pas aller au front ? « .
Il y a quelques jours, le chef de la diplomatie congolais a indiqué que le « mandat de la Force régionale est, sans équivoque, offensif ».
Reagan Ndota