Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a regretté que, dix ans après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, la partie orientale du pays de Félix Tshisekedi continue de connaître des cycles de conflit et de violence.
La RDC accuse le Rwanda d’acte d’agression. Plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu sont occupées par l’armée rwandaise opérant sous couvert du M23, un mouvement rebelle qui était défait en 2013.
Selon l’ONG Amnesty International, fin novembre 2022, des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont sommairement tué des hommes et violé des dizaines de femmes dans l’Est de la RDC. « Cela constitue des crimes de guerre et pourrait constituer des crimes contre l’humanité », a-t-elle prévenu.
Dans son discours prononcé à la réunion du Conseil de paix et de sécurité des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur l’examen de la situation dans l’Est de la RDC, Cyril Ramaphosa a demandé au CPS d’encourager les gouvernements congolais et rwandais à honorer leurs engagements contenus dans l’accord-cadre et faire preuve de retenue et de désescalade totales.
Selon lui, la RDC et le Rwanda devraient s’engager dans un « véritable dialogue » et mettre en œuvre rapidement les résultats des processus de Luanda et de Nairobi.
« Il est essentiel que nous redoublions d’efforts pour nous attaquer aux causes profondes du conflit. Cela signifie lutter contre l’exploitation illégale des ressources minérales et lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent et le crime organisé. Il faut faire davantage pour renforcer les capacités institutionnelles de gestion et de contrôle des frontières régionales, ainsi que des agences régionales de justice et de maintien de l’ordre », a-t-il plaidé.
Le président sud-africain a aussi invité les différents pays à faire preuve d’une tolérance zéro à l’égard des conflits actuels et émergents, et à redoubler d’efforts pour les résoudre, afin d’atteindre l’objectif ambitieux de « faire taire les armes à feu à travers l’Afrique ».
Au sujet de la violence sexiste, Ramaphosa a appelé le système des Nations unies à continuer de fournir des capacités et une assistance technique aux institutions étatiques pour maintenir les normes de responsabilité concernant la violence sexuelle et sexiste, et pour renforcer le cadre juridique de la lutte contre l’impunité.
Reagan Ndota