Le Conseil de sécurité est compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression. Selon la Charte de l’ONU, le CS peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.
Victime de l’agression rwandaise, la République démocratique du Congo a exigé des sanctions contre le Rwanda. Outre le soutien matériel du pays de Paul Kagame aux rebelles du M23 opérant dans l’Est du territoire congolais, un rapport onusien a confirmé des interventions de l’armée rwandaise.
En mission en RDC, les membres du Conseil de sécurité qui ont échangé vendredi avec les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat congolais, ont fait remarquer qu’avant de passer l’étape de sanctions, ils doivent d’abord écouter les différents acteurs et s’enquérir de l’ampleur de la situation.
« Les sanctions sont un levier du Conseil de sécurité, mais d’autres leviers existent également, notamment la négociation. Mais pour venir à l’action, nous devons pouvoir écouter, nous devons comprendre, nous devons toucher du doigt, et surtout nous enquérir de l’ampleur de la situation. Nous sommes là parce que décider à New York est une chose, pouvoir toucher du doigt en est une autre », a déclaré Michel-Xavier Biang, chef de la délégation.
Le représentant permanent du Gabon à l’ONU a précisé que le Conseil de sécurité est venue en RDC pour s’enquérir, discuter, échanger avec les autorités congolaises, les forces vives, la classe politique, de façon à apporter une réponse et des solutions claires aux différents défis qui se posent à la RDC.
« Notre échange nous a permis d’avoir la perception nationale. Fort de cette perception, nous allons poursuivre nos échanges et voir de façon plus claire, comment apporter des réponses à cette situation », a-t-il souligné.
Selon une note de l’ONU consultée par Afriquactu.net, les membres du CS en visite en RDC vont réitérer leur soutien aux efforts régionaux en cours et exiger que tous les groupes armés cessent les hostilités.
« Ils peuvent souligner leur demande au M23 de se retirer de toutes les zones occupées conformément aux décisions des processus de Nairobi et de Luanda et appeler à la fin de tout soutien extérieur à ce groupe armé et aux autres groupes armés opérant dans l’est de la RDC », précise ladite note.
Les membres du Conseil sont susceptibles d’exprimer de sérieuses inquiétudes quant à la situation humanitaire désastreuse et d’attirer l’attention sur le sort des personnes déplacées, en particulier les femmes et les enfants qui portent le poids du conflit en cours dans la région, souligne-t-elle.