Le président italien, Sergio Mattarella, en visite d’Etat à Nairobi, a affirmé qu’il est convaincu que « la collaboration de l’Union européenne (UE) avec le Kenya doit être intensifiée » pour contribuer à la pacification de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie aux conflits armés dont le plus dangereux actuellement est l’activisme du M23 soutenu par l’armée rwandaise.
Le Kenya joue un grand rôle dans le processus de paix dans l’Est de la RDC. Outre le dialogue politique facilité par l’ancien président Uhuru Kenyatta, le Kenya a déployé un contingent militaire au Nord-Kivu. Ces efforts ont été salués mardi par Sergio Mattarella, qui a animé une conférence de presse conjointement avec son homologue kenyan, William Ruto.
« Les tensions qui existent également dans la région des Grands Lacs, ainsi que dans la Corne de l’Afrique, sont très préoccupantes. Nous soutenons les initiatives que le Kenya développe, comme le processus de Nairobi pour diffuser une culture de paix et de développement social et économique », a déclaré le président italien.
Par ailleurs, Mattarella a précisé que l’Union européenne, qui a adopté récemment sa nouvelle stratégie pour la région des Grands Lacs, est disposée à soutenir les efforts de paix sur base des demandes clairement formulées par les pays de la région.
« Nous avons parlé de la nécessité pour l’Union européenne de maintenir, de poursuivre et éventuellement d’intensifier son soutien. Nous apprécions beaucoup l’action opérationnelle que le Kenya mène également au Congo, à travers la présence de ses soldats dans la force multinationale, pour garantir la sécurité. Il est clair que l’Union européenne et les pays européens peuvent collaborer en fonction des demandes qu’ils reçoivent des pays de la région, mais il est nécessaire qu’ils le fassent. Et nous travaillons au sein de l’Union pour garantir cela », a-t-il dit.
Dans l’Est de la République démocratique du Congo, la situation « est extrêmement grave », reconnait le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, qui a souligné l’impact humanitaire.
« Depuis la reprise de l’offensive du M23, il y a eu plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées », a dénoncé Jean-Pierre Lacroix, évoquant une situation qui a « une dimension régionale très forte ».
« On pourrait presque parler d’un conflit régional qui ne dit pas son nom. D’ailleurs, les efforts politiques en cours le démontre, puisqu’il implique plusieurs pays de la région », a-t-il souligné, réitérant le soutien des Nations unies aux efforts du Kenya, la Communauté de l’Afrique de l’Est et de l’Angola.