Présidente de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la SADC, Samia Suluhu Hassan, a été mandatée par l’organisation régionale pour tenter de mettre un terme à l’escalade militaire entre la RDC et le Rwanda. Une mission difficile mais pas impossible, alors que l’armée rwandaise poursuive son offensive dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
La SADC, qui a réaffirmé vendredi son engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, a confié à la présidente de la Tanzanie la mission de discuter avec toutes les parties au conflit pour l’instauration d’un cessez-le-feu.

« Le sommet a donné mandat à la Troïka de l’Organe de la SADC sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité, d’engager toutes les parties étatiques et non étatiques au conflit dans un processus de cessez-le-feu pour protéger les vies et faciliter un flux fluide de l’aide humanitaire aux personnes et aux communautés touchées par le conflit armé », a annoncé la SADC à l’issue du sommet extraordinaire tenu à Harare, au Zimbabwe.
La Troïka agit comme chef de file pour les questions de menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région et fournit aux États membres les orientations à suivre à cet égard. Très écoutée par Félix Tshisekedi et Paul Kagame, Samia Suluhu a le profil idéal pour gérer efficacement les désaccords et parvenir à un consensus.
En avril 2023, lors de sa visite en Tanzanie, le président rwandais avait salué le leadership de Samia « dans la recherche d’une solution durable aux conflits qui existent dans notre région, en particulier celui auquel nous sommes confrontés dans l’est de la RDC, en collaboration avec d’autres membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ».

Dans un contexte d’intenses combats entre les FARDC et les RDF, la SADC a appelé à un sommet conjoint immédiat avec l’EAC pour délibérer sur la voie à suivre. Cette option a été aussi suggérée par l’EAC lors de son sommet tenu le 29 janvier.
La SADC a par ailleurs condamné fermement les attaques contre ses troupes (SAMIDRC) par le groupe armé M23 et l’armée rwandaise opérant dans l’est de la RDC. L’organisation régionale a souligné que ces actes violent le cessez-le-feu négocié dans le cadre du processus de Luanda le 30 juillet 2024 et compromettent la paix et la sécurité de la RDC et de la région.