Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre ses responsabilités pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC, notamment en sanctionnant ceux qui alimentent le conflit armé, a déclaré mercredi la France, faisant remarquer que le déploiement et l’utilisation, par l’armée rwandaise, de systèmes anti-aériens marquent le franchissement d’un nouveau seuil.
Dans un contexte d’intenses combats entre l’armée rwandaise et la coalition M23-RDF au Nord-Kivu, la France a rappelé trois des principes cardinaux de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba : « ne pas soutenir les groupes armés, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins, ne pas héberger ni fournir de protection aux personnes accusées de crimes et de violations du droit international », souligant que ces principes doivent être respectés par toutes les parties.
« L’ensemble du système des Nations unies qui doit se mobiliser pour contribuer au retour de la paix. Le Conseil de sécurité doit prendre toutes ses responsabilités et la France continuera de soumettre aux membres du Conseil des propositions pour contribuer au retour de la paix et pour sanctionner ceux qui alimentent les conflits. Le Fonds et la Commission de consolidation de la paix, par ailleurs, ont un rôle important à jouer pour catalyser les fonds et susciter une action coordonnée en faveur du traitement des causes profondes du conflit. Je pense notamment à la question du retour des ex-combattants ou encore à la coopération judiciaire. Nous saluons enfin le travail conduit par l’Envoyé spécial Xia Huang et son Bureau pour la mise en œuvre de la stratégie des Nations unies pour la région des Grands Lacs et l’ensemble de ses efforts de revitalisation de l’Accord cadre. Nous l’encourageons à poursuivre ses efforts », a déclaré Nathalie Broadhust, représentante permanente adjointe de la France à l’ONU.
Le dialogue
Soulevant l’urgence de mettre un terme à l’escalade qui menace la stabilité de la région des Grands Lacs, la diplomate française, à l’instar de ses collègues américain et britannique, a estimé qu’ « il n’y aura pas de solution militaire à cette crise ».
Pour la France, seule la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des processus de paix régionaux, en particulier ceux de Luanda et ceux de Nairobi, permettra d’établir les conditions d’une paix durable.
« La France soutient les efforts régionaux pour y contribuer et nous saluons à cet égard la réunion des ministres des affaires étrangères congolais et rwandais qui a été organisée le 21 mars dernier à Luanda. Nous encourageons les parties à continuer de renouer le fil du dialogue », a-t-elle dit.
Dans la foulée, elle a salué la proposition congolaise d’un plan pour démobiliser et désarmer les FDLR, groupe issu des milices ayant commis le génocide contre les Tutsis. « Sa concrétisation serait de nature à rétablir la confiance entre la RDC et le Rwanda. Il doit par ailleurs être mis un terme aux discours de haine ciblant certaines communautés, et en particulier les Tutsis », a-t-elle martelé.