L’opposant congolais, Martin Fayulu fulmine contre les propos tenus par le président rwandais, Paul Kagame, lors de sa visite d’Etat au Bénin, selon lesquels la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC est liée au tracé des frontières à l’époque coloniale.
Le président Kagame a laissé entendre qu’ « une partie du Rwanda a été donnée au Congo et à l’Ouganda » et que le mouvement rebelle M23, soutenu selon l’ONU par l’armée rwandaise, n’est pas le vrai problème de la région.
« En ce qui concerne le M23, les Congolais ont bénéficié de l’héritage rwandais, les frontières qui ont été construites durant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. C’est évident. Vous pouvez remonter dans l’histoire », a-t-il dit.
Pour Martin Fayulu, ce discours est « irresponsable » et va envenimer la crise sécuritaire déjà « inacceptable » dans la partie orientale de la République démocratique du Congo où les groupes armés, notamment le M23, commettent des crimes graves.
« Les propos de M. Kagame remettant en question l’intégrité territoriale de la RDC sont troublants. C’est un discours irresponsable qui va envenimer une situation déjà inacceptable dans l’est du Congo », a-t-il dénoncé.
La déclaration du chef de l’Etat rwandais intervient au moment où quelques localités de la province congolaise sont occupées par le M23 et l’armée du Rwanda. Cependant, Fayulu souligne que « le Congo est un et restera indivisible ».
La question des frontières a été déjà résolue par les différents instruments internationaux. Lors de sa 1024eme réunion tenue au niveau ministériel le 19 août 2021 sur la mise en œuvre des aspects de paix et de sécurité relatifs à la gouvernance des frontières en Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait insisté sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
Le CPS avait réaffirmé le principe de l’UA du respect des frontières existantes lors de l’accession des États membres à l’indépendance nationale et tel que consacré par la résolution AHG/Res.16 (1) adoptée par la Session ordinaire des chefs d’État de l’Organisation de l’unité africaine, tenue au Caire en juillet 1964, conformément aux Articles 4 (b) et 4 (f) de l’Acte constitutif de l’UA.