Il y a deux ans, le 13 juin 2022, les troupes rwandaises (M23-RDF) occupaient la cité de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Les crimes de guerre, depuis ce jour, n’ont cessé d’être signalés. Dénonçant le silence « complice » de la communauté internationale, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, souligne l’urgence d’imposer le retrait des troupes rwandaises de la RDC.
Plusieurs rapports de l’ONU ont confirmé que l’armée rwandaise a lancé, depuis novembre 2021, des attaques directement et en soutien à des groupes armés dans l’Est de la RDC.
En dépit de toutes les preuves, dénonce Mukwege, « le monde ferme les yeux sur cette crise oubliée et négligée » alors que dans d’autres conflits, « les États et les institutions se mobilisent en apportant une assistance humanitaire considérable, en déployant des réponses diplomatiques fortes accompagnées de mesures de justice et de sanctions ».
Avec ces deux ans de souffrance, d’humiliations et d’atrocités aux conséquences humanitaires dramatiques, Denis Mukwege a souligné qu’ « il est temps » de mettre fin à la politique expansionniste du régime de Kigali et d’imposer le retrait des troupes rwandaises de la RDC.
Très engagée pour la cause de l’Ukraine, la communauté internationale devrait comprendre que les politiques de double standard poussent l’ordre mondial fondé sur la Charte des Nations unies au bord du précipice, a-t-il alerté, rappelant qu’aucun Etat n’est au-dessus des lois.
Aussi, a-t-il martelé que le droit international a vocation à être appliqué de façon universelle, y compris dans la région des Grands Lacs africains.