Les ministres du Commerce extérieur, Jean-Lucien Busa et des Hydrocarbures, Didier Budimbu sont dans de beaux draps. Les membres du gouvernement sont accusés de véhiculer des messages de haine tribale pour convaincre l’électorat à voter pour Félix Tshisekedi, alors que la CENI n’a pas encore lancé la campagne électorale.
Si le premier est reproché d’avoir appelé à considérer comme « ennemi » tout celui dont son père n’est pas Congolais, le second s’attire la foudre à la suite de sa déclaration demandant de ne pas voter, à la présidentielle, un candidat qu’il a qualifié de « chauve-souris dont on ne connait ni son père, moins encore sa mère ».
Ces deux discours ont enflammé la toile. Des voix se lèvent pour exiger des poursuites judiciaires contre Busa et Budimbu pour incitation à haine tribale. Jusque-là, la justice ne s’est pas saisi du dossier. Dans sa réaction, le ministre honoraire du Plan, Olivier Kamitatu Etsu a accusé le régime Tshisekedi de cautionner ces discours qu’il juge « haineux et discriminatoire ».
« Honte à ceux qui pour cacher leur mauvais bilan réveillent les bas instincts du vieil homme qui sommeille en chacun. Aujourd’hui en RDC, le racisme porte le nom et le visage hideux d’un régime qui garde silence et cautionne le discours haineux et discriminatoire de ses ministres », a condamné le porte-parole et directeur de cabinet de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023.
L’activiste du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), Bienvenu Matumo estime que les propos notamment de Jean-Lucien Busa sont divisionnistes et méritent d’être réprimés par la justice.
« De plus en plus les ministres s’évertuent en s’illustrant dans la réthorique séparatiste. Je dénonce cette réthorique croissante dans le chef des autorités », a-t-il dit.
Pour sa part, la sénatrice Francine Muyumba prévient que les problèmes identitaires conduiront à la Balkanisation du pays. « Faisons très attention,faisons la politique mais ne confondons pas les intérêts politiques égoïstes et l’amour de la patrie. Notre pays a besoin de la compétence et du sérieux pour sortir les Congolais de la pauvreté », a-t-elle exhorté.
« Nous appelons les uns et les autres à la retenue. L’ennemi des congolais plus que les détourneurs honteux n’existe pas. C’est l’heure du bilan et non des distractions inacceptables et des échappatoires. Les Congolais ne sont pas des idiots, nous sommes en 2023, l’heure du bilan », a souligné l’élue du FCC.
Muyumba a, dans la foulée, invité les uns et les autres à éviter des discours incendiaires pour des fins politiques qui divisent les Congolais et qui risquent de mettre en mal le pays tout entier.
Reagan Ndota