Dans un contexte de tensions entre la RDC et le Rwanda exacerbées par l’activisme du M23, mouvement rebelle soutenu par l’armée rwandaise, le candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023, Firmin Yangambi, a affirmé que le président Félix Tshisekedi « ne sera jamais l’homme de la situation contre » son homologue Paul Kagame.
La paix et la stabilité continuent d’échapper à la RDC et à la région, a regretté l’ONU qui a encouragé Kinshasa et Kigali à résoudre pacifiquement leurs différends. Le président Félix Tshisekedi qui, à son avènement au pouvoir en RDC en janvier 2019, avait redynamisé les relations avec le Rwanda, accuse depuis quelques mois le pays de Paul Kagame « d’acte d’agression ».
Firmin Yangambi qui s’est lancé dans la course à la présidentielle, a indiqué que le président de la République sortant, Félix Tshisekedi « a trop mangé avec Kagame en si peu de temps » et « a bénéficié des largesses du carnet d’adresse de son frère ». Par conséquent, dit-il, « Tshisekedi ne sera jamais l’homme de la situation contre Kagame ».
Alors que le peuple congolais se mobilise contre l’agression rwandaise, exigeant des sanctions internationales contre l’administration Kagame, Yangambi, quant à lui, estime que, c’est Tshisekedi qu’il faut blâmer. « Les congolais blâment Kagame au lieu de s’en prendre à Tshisekedi », a-t-il regretté.
« La Constitution de la République lui a imposé formellement cette fonction. Mais Tshisekedi n’a pas de pré-requis ni de spirit à être le Commandant suprême des Forces armées. C’est un problème pour le Congo », a-t-il assené.
Lors de sa participation à l’Africa CEO à Kigali en mars 2019, Félix Tshisekedi avait exprimé sa volonté d’améliorer les relations entre la RDC et le Rwanda. « Nos pays resteront voisins pour toute la vie et nous, nous ne sommes que des acteurs spontanés, nous passons à un moment donné (…). Donc se faire la guerre, entretenir des tensions inutiles, c’est une perte de temps. C’est une perte de temps que nous aurions pu mettre à profit pour bâtir, pour reconstruire », avait-il déclaré.
Avec l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, la coopération entre les deux pays avaient repris de plus belle. C’est la résurgence fin 2021 des rebelles du M23 qui a tout gâché, poussant Kinshasa à rompre tous les accords.
Pour Firmin Yangambi, la stabilité de la RDC passe par la destitution de Paul Kagame du pouvoir à Kigali.
« Si le Congo veut la paix, nous devons destituer Kagame du pouvoir à Kigali et y placer un allié comme font toutes les puissances pour garantir leurs intérêts contre des dirigeants étrangers hostiles à leurs pays à tort ou à raison », a-t-il proposé.
La détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, avec les activités militaires de divers groupes armés soutenus par le Rwanda, a provoqué une crise humanitaire majeure, déplaçant cinq millions de personnes.
Le président rwandais vient d’attiser encore les tensions, en affirmant que cette crise sécuritaire a pour cause le tracé des frontières à l’époque coloniale. Selon Paul Kagame « une partie du Rwanda a été donnée au Congo et à l’Ouganda » et que le mouvement rebelle M23 n’est pas le vrai problème de la région.
Cette déclaration est soulevé une vague de réactions à Kinshasa. Le gouvernement congolais a dénoncé une « nouvelle provocation rwandaise ». L’opposant Martin Fayulu a parlé « d’un discours irresponsable ».