Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce lundi 26 juin 2023 pour une séance d’information, suivie de consultations à huis clos, sur la situation politico-sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) et le travail la Monusco.
Selon les sources onusiennes, Martha Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique au département des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix, fera un exposé sur les développements récents en RDC et les activités de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC.
« Des représentants du Burundi, de la RDC et du Rwanda devraient participer à la réunion en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil », précisent nos sources.
Dans son exposé, Pobee se concentrera notamment sur le dernier rapport du secrétaire général, Antonio Guterres sur la RDC, qui a été publié le 20 juin et couvre la période du 21 mars au 19 parlera probablement des développements politiques récents, notamment en rapport avec les élections générales prévues en décembre.
« Pobee peut expliquer les tensions dans le pays autour de l’élection et faire référence aux affrontements du 20 mai entre la police et les manifestants déclenchés par une manifestation organisée par une coalition de partis d’opposition congolais. Au cours de l’incident, la police congolaise a arrêté plusieurs manifestants et en a blessé d’autres, selon Human Rights Watch », ajoutent-elles.
Les membres du Conseil de sécurité pourraient encourager les acteurs politiques congolais à instaurer la confiance nécessaire à la tenue d’élections pacifiques, transparentes, inclusives et crédibles en décembre, conformément à la Constitution et à la loi électorale du pays.
Sur le plan sécuritaire, Martha Pobee peut exprimer la disponibilité de la Monusco à aider au pré-cantonnement et au désarmement des combattants du M23, conformément aux décisions adoptées dans le cadre des initiatives régionales, tout en indiquant la position du gouvernement congolais d’exclure le M23 de tout dialogue politique.
Aussi, l’ONU devrait réaffirmer son soutien continu aux efforts régionaux en cours pour remédier à la situation sécuritaire difficile dans l’Est de la RDC et désamorcer les tensions régionales. « A cet égard, ils peuvent noter les récentes décisions adoptées par l’EAC, la CIRGL et la SADC et souligner l’importance d’assurer une plus grande synergie et cohérence entre les différentes initiatives régionales », indiquent les mêmes sources.
Agression rwandaise
Selon nos sources, le rapport final du Groupe d’experts pourrait attirer l’attention de certains membres du Conseil de sécurité.
Les experts onusiens ont présenté d’autres éléments de preuve impliquant le Rwanda dans des interventions directes à l’intérieur du territoire congolais, soit pour renforcer les combattants du M23, soit pour mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des groupes armés locaux.
Plusieurs commandants et responsables des RDF coordonnant ces opérations ont été identifiés dans le rapport. Dans une déclaration du 22 juin, le Rwanda a exprimé ses regrets au sujet du rapport et a reproché au Groupe d’experts de continuer à « propager des distorsions et des fabrications dangereuses ».
Renouvellement du mandat du comité des sanctions
Au cours de la séance de ce lundi, les membres du Conseil de sécurité pourraient adopter le projet de résolution proposé par la France, visant à proroger le régime des sanctions sur la RDC, qui doit expirer le 1er juillet et à renouveler le mandat du Groupe d’experts qui expire le 1er août.
Chargé de surveiller l’application des mesures de sanction imposées par le Conseil de sécurité, dont l’embargo sur les armes visant tous les groupes armés étrangers et congolais opérant dans le Nord, le Sud Kivu et en Ituri, le comité est composé de 15 membres et prend ses décisions par consensus. La présidence, pour la période se terminant le 31 décembre 2023, est assurée par le représentant permanent du Gabon, Michel Xavier Biang (Gabon) et la vice-présidence par l’Albanie. Le Comité établit des rapports annuels sur ses activités.
Le 20 décembre 2022, en adoptant la résolution 2667 (2022), le Conseil de sécurité avait décidé de lever l’obligation pour les Etats membres de notifier au Comité tout envoi d’armes et de matériel connexe à destination de la République démocratique du Congo, ou la fourniture de toute assistance et de tout service de conseil ou de formation se rapportant à des activités militaires.