Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a recadré, vendredi à Addis-Abeba, son homologue rwandais Paul Kagame qui, sans être mandaté, s’est érigé en protecteur des « Tutsi congolais » qui seraient, selon lui, discriminés dans l’Est de la RDC.
Alors que Paul Kagame fustige le « refus » du gouvernement congolais d’accéder aux revendications du M23, une rébellion Tutsi opérant au Nord-Kivu en coalition avec l’armée rwandaise, Félix Tshisekedi, droit dans ses bottes, a déconstruit le discours teinté de manipulation de son homologue rwandais, souligant qu’en RDC, toutes les tribus vivent dans la cohésion, l’harmonie et sans discrimination aucune.
Dans la foulée, le chef de l’Etat congolais a dénoncé l’ingérence rwandaise dans les affaires intérieures de la RDC. « On ne peut pas prétendre devenir protecteur d’une communauté d’un pays voisin », a-t-il tonné.
Sans détour, comme il s’y prête depuis quelques années, Félix Tshisekedi a accusé Paul Kagame d’imposer cette guerre à la RDC « pour piller » ses ressources naturelles et « faire le bonheur du Rwanda et de ses complices ».
Quant à l’issue de cette crise, la position de Tshisekedi n’a pas évoluée. « On ne va jamais négocier avec le M23 », a-t-il insisté, précisant cependant vouloir la paix « mais pas à n’importe quel prix ».
Le mini-sommet d’Addis-Abeba a, selon la présidence de la RDC, évoqué notamment le retour à un dialogue constructif et réconciliateur entre la RDC et le Rwanda, la cessation immédiate des hostilités, le retrait immédiat du M23 des zones occupées et le lancement du processus de cantonnement de ce mouvement.