Le président ougandais, Yoweri Museveni a dénoncé mercredi la pression exercée sur son pays, à la suite de la promulgation de la loi anti-homosexualité, notamment par la Banque mondiale qui a annoncé la suspension de tout nouveau financement en faveur du gouvernement ougandais.
L’homme fort de Kampala qui a serré la vis face à l’homosexualité a fait remarquer à l’institution de Bretton Woods que les Ougandais n’ont besoin de la pression de personne pour savoir comment résoudre les problèmes de leur société. « Ce sont nos problèmes », a-t-il indiqué, soulignant que « l’Ouganda se développera avec ou sans prêts ».
En début de semaine, la Banque mondiale a annoncé aucun nouveau financement public pour l’Ouganda ne serait soumis à son conseil d’administration car, la loi anti-homosexualité entrée en vigueur dans le pays en 2023 est contraire à ses valeurs.
« Il est donc regrettable que la Banque mondiale et d’autres acteurs osent vouloir nous contraindre à abandonner notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l’argent. Ils sous-estiment vraiment tous les Africains », a réagi Yoweri Museveni.
Par ailleurs, Kampala entend poursuivre des discussions avec la Banque mondiale « afin qu’elle et nous évitions de nous égarer, si possible ».
En mai dernier, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait indiqué que la promulgation de la loi contre l’homosexualité constitue une violation tragique des droits de la personne universels, une violation qui n’est pas digne du peuple ougandais et qui compromet les perspectives de croissance économique essentielle pour l’ensemble du pays.
« Je me joins aux personnes du monde entier, dont de nombreuses personnes en Ouganda, pour demander son abrogation immédiate. Personne ne devrait avoir à craindre en permanence pour sa vie ou à subir des violences et des discriminations. C’est injuste », avait-il déclaré.
Ainsi, Blinken avait demandé au Conseil de sécurité nationale d’évaluer les implications de cette loi sur tous les aspects de l’engagement des États-Unis avec l’Ouganda, y compris la capacité à fournir en toute sécurité des services dans le cadre du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ainsi que d’autres formes d’aide et d’investissement.