L’ONU a décidé de rapatrier immédiatement 9 Casques bleus du contingent sud-africain auteurs « d’exploitation, d’abus et d’agressions sexuels » dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L’annonce a été faite vendredi 13 octobre par Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
Aux Nations unies, les actes d’exploitation et d’abus sexuels (SEA) sont considérés comme des cas de fautes graves. Les Casques bleus impliqués dans de tels actes sont passibles de mesures disciplinaires, qui peuvent inclurent le licenciement ainsi que des accusations criminelles dans leur pays d’origine.
Les actes SEA représentent également une trahison de la confiance accordée aux Casques bleus, sont contraires aux valeurs de protection étayée du maintien de la paix et sapent également l’efficacité opérationnelle d’une mission et de la sécurité de ses membres.
Selon une évaluation préliminaire, neuf membres du contingent sud-africain servant dans l’Est de la RDC ont été vus en train de fraterniser après les heures de couvre-feu dans des bars interdits, connus comme des lieux où se déroulent des relations sexuelles transactionnelles, strictement interdites par les normes de l’ONU.
Dans un communiqué, l’ONU a indiqué que les membres du contingent auraient agressé des membres du personnel de la Monusco et des membres de la police militaire, qui tentaient de les arrêter pendant la patrouille.
« Ces neuf membres identifiés du contingent ont été arrêtés et confinés dans des casernes par la police militaire. Un officier supérieur de l’armée sud-africaine aurait également tenté d’entraver l’enquête et aurait menacé le personnel de la Mission, tandis que deux autres officiers supérieurs de l’armée sud-africaine n’auraient pas exercé correctement leurs responsabilités en matière de commandement de leur personnel », a annoncé l’ONU, précisant avoir notifié les autorités sud-africaines qui ont indiqué leur pleine coopération, notamment à travers le déploiement d’un enquêteur national.
Dans le cadre de cette enquête, toute victime identifiée sera orientée vers une assistance conformément à la Stratégie globale des Nations unies pour l’assistance et le soutien aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels.
« En raison de la très grave gravité des allégations et des graves manquements constatés dans l’exercice du commandement et du contrôle, l’ONU a décidé de rapatrier immédiatement les neuf membres du contingent et un officier supérieur de l’armée et a demandé le remplacement des deux autres officiers supérieurs de l’armée », a souligné la même source.
Face à cette situation qui n’est pas la première, la Monusco a assuré qu’elle reste fermement engagée à garantir le respect des normes de conduite de l’ONU et à appliquer fermement la politique de tolérance zéro du secrétaire général à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels.