Des actions délibérées visant à déstabiliser la République démocratique du Congo à l’approche des élections ou à perturber le processus seraient inacceptables, a déclaré Nicolas De Rivière, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, ce lundi 11 décembre 2023, devant le Conseil de sécurité qui se réunissait pour débattre de la situation politico-sécuritaire en RDC.
Préoccupée par les tensions à l’Est de la République démocratique du Congo, où le Rwanda appuie les rebelles du M23, la France insiste sur le respect de l’intégrité territoriale de la RDC, exhortant ainsi le pays de Paul Kagame à retirer ses soldats qui opèrent dans la province du Nord-Kivu.
« Le M23 doit cesser son offensive, se retirer et se cantonner. Le Rwanda doit mettre un terme à son soutien au M23 et à la présence de soldats sur le territoire congolais. Les forces armées de République démocratique du Congo doivent cesser toute collaboration avec les FDLR, comme elles s’y sont engagées », a indiqué Nicolas De Rivière, qui a prévenu par ailleurs que toute approche militaire ne fera que contribuer à l’escalade.
Pour Paris, « seuls le dialogue et la relance des processus de Luanda et de Nairobi, dès les élections passées, permettront une solution durable à cette crise ». Le diplomate français a assuré que son pays est prêt à œuvrer en ce sens.
« Nous pouvons faire du retrait de la Monusco un succès »
La France a salué les efforts réalisés par les autorités congolaises et la Monusco pour finaliser le plan de désengagement conjoint de la mission.
« Par une déclaration de la présidence adoptée en octobre, ce Conseil s’est engagé à décider, d’ici à la fin de cette année, de l’avenir de la mission et de son retrait. Le plan de désengagement est conforme à ces exigences et il indique que la protection des civils doit rester la priorité. La France se félicite de l’esprit de responsabilité qui se dégage de ce plan », a ajouté Nicolas De Rivière, qui a noté que lautorités de la République démocratique du Congo ont déjà pris des mesures pour recruter et former des soldats et des policiers.
Ainsi, il a encouragé la RDC à ne ménager aucun effort pour que la transition ne crée pas de vide sécuritaire, souligant que la France soutient pleinement le principe d’une évaluation à chaque étape.
Dans la foulée, le diplomate français a annoncé que son pays a proposé aux membres du Conseil de sécurité une résolution qui met en œuvre ce plan de désengagement. Ce projet s’inscrit dans la continuité des travaux menés ces derniers mois.
« Il reprend le plan de désengagement, notamment le retrait du Sud Kivu au 30 avril. Il prévoit un ajustement du plafond de troupes en conséquence. Il demande aussi un nouveau rapport conjoint des autorités congolaises et de la Monusco à l’issue de cette première phase. Il donne à toutes les parties prenantes la visibilité suffisante pour préparer les phases suivantes », a-t-il expliqué.
« Nous pouvons faire du retrait de la Monusco un succès », croit-il, précisant que de nombreuses responsabilités vont progressivement être transférées aux autorités de la République démocratique du Congo.
Dans ce contexte, il a affirmé que l’ensemble du système des Nations unies et les partenaires devront appuyer leurs efforts.
« La France y prendra sa part et continuera à se tenir aux côtés de la République démocratique du Congo », a conclu Nicolas De Rivière.