Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, recadre John Numbi, ancien chef de la police sous la présidence de Joseph Kabila, qui a récemment menacé de renverser le président Félix Tshisekedi qu’il a qualifié « d’inconscient » jouant avec le feu dans une poudrière.
« Les élections prochaines seront le feu qui va embrasser la poudrière », avait prévenu le général depuis l’exil. Dans sa réaction, le speaker de la Chambre basse du Parlement a fait remarquer à celui qu’il traite de « criminel fugitif » bénéficiaire des grades au sommet de l’armée par clientélisme que, la patience, la tolérance ainsi que l’humilité du président Tshisekedi ne pourraient être pris pour signe de faiblesse ; mais une posture bienveillante pour la patrie.
« Il ne faut donc pas franchir les limites de ses qualités existentielles, car il peut se transformer en tornade », a affirmé Mboso au cours de la plénière de mercredi 11 octobre.
Dans son message vidéo, John Numbi avait appelé les forces de défense et de sécurité à appliquer l’article 64 de la Constitution si d’ici le 20 décembre, la CENI et l’administration Tshisekedi ne favorisent pas des élections crédibles, transparentes et inclusifs (en tenant compte des revendications du FCC).
Selon cet article, « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».
Pour Christophe Mboso, cet appel ne sera pas suivi car, dit-il, l’armée et la police n’agiront que comme forces républicaines en vue de l’affirmation irréductible de la souveraineté nationale.
« Nos forces armées et de la police, désormais mieux équipées, requinquées et moralisées par son commandant suprême, elles qui veillent jours et nuits pour l’intégrité et la conquête de l’ensemble du territoire de notre pays, n’écouteront ni ne suivront plus jamais des messages flatteurs et illégitimes appelant à la déstabilisation de notre cher et beau pays, des messages lancés de l’extérieur par des civils et criminels fugitifs, qui ont bénéficié des grades au sommet de l’armée par clientélisme », a-t-il expliqué.
Aux Kabilistes défendus par John Numbi, sans les citer, Mboso affirme que, pendant plus de 20 ans, ils ont pris le pays et ses ressources en otage, se partageant terres et biens de la République, entretenant gabegie et despotisme sans gêne et ce, dans leurs intérêts personnels et d’un petit groupe au détriment de l’ensemble du peuple.
« Vous n’avez aucune leçon pour le peuple, ni aucun modèle institutionnel à offrir », a-t-il asséné, soulignant que la République démocratique du Congo ne cèdera plus jamais aux idées surannées d’un autre siècle ni à la pression tendant à la bavure d’un partage arbitraire du pouvoir par la voie des dialogues sans fondement.