Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mardi 17 octobre 2023 sur la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs marquée par l’activisme des rebelles du M23 et les tensions entre la RDC et le Rwanda. La Russie a affirmé qu’il est « évident qu’il est impossible de parvenir à une normalisation à long terme dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs par des mesures militaires ».
La représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU, Anna Evstigneeva, a déclaré que, « sans un dialogue direct et ouvert entre les principaux acteurs de la région, ainsi qu’une prise en compte mutuelle des intérêts sécuritaires, la spirale de la violence ne fera que continuer à se dénouer ».
Ainsi, elle a appelé à une cessation complète des hostilités et à la pleine mise en œuvre de la Feuille de route de Luanda afin de créer les conditions propices à l’avancement du processus de négociation intercongolaise et au rétablissement des relations de bon voisinage entre la RDC et le Rwanda.
« Nous sommes convaincus que la sécurité et la stabilité à l’est de la RDC sont dans l’intérêt de tous les États de la région des Grands Lacs. Nous attachons une importance fondamentale à l’efficacité des efforts régionaux à travers les processus de négociation de Nairobi et de Luanda, ainsi qu’à la présidence de la Communauté d’Afrique de l’Est. Nous notons également l’intention des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de promouvoir un règlement pacifique à l’Est de la RDC », a indiqué la diplomate russe.
Pour Moscou, il est également important d’intensifier les efforts pour mettre en œuvre l’Accord cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération dans les régions orientales de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs.
« Nous saluons l’accent mis par l’Union africaine sur la revitalisation de ce document. Pour notre part, nous continuerons de contribuer à la stabilisation dans la région des Grands Lacs en promouvant le dialogue et la coopération constructive entre tous les acteurs. Nous continuerons également de soutenir les activités de l’envoyé spécial du secrétaire général Huang Xia visant à réduire les tensions dans la région », a ajouté Anna Evstigneeva.
Retrait « progressif » de la Monusco
La Russie a réaffirmé son soutien aux efforts de la Monusco et de ses dirigeants pour garantir la paix et protéger les civils.
« La présence des « casques bleus » dans la zone de conflit reste un facteur de stabilisation important », affirme Evstigneeva, qui a précisé que son pays est « d’accord » avec les conclusions du rapport spécial du secrétaire général de l’ONU sur la Monusco selon lesquelles, lorsque Kinshasa et l’ONU examineront davantage les plans de reconfiguration et de retrait de la Mission du pays, « il est important de prendre en compte l’évolution de la situation sur le terrain, agir progressivement et de manière responsable et tenir compte de l’avis des autorités hôtes ».
Par ailleurs, elle a condamné les groupes armés, notamment les FDLR, CODECO, Zaïre, Tabara et Maï-Maï, qui profitent de l’aggravation de la situation pour intensifier leurs activités illégales, attaquer des civils, exploiter les ressources naturelles en toute impunité et renforcer leurs positions dans l’Est du pays.
Face à cette situation, la Russie appelle les groupes armés illégaux à renoncer aux méthodes violentes, à déposer les armes et à participer sans conditions préalables au programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration.