Il faut une solution politique, insiste le président rwandais. Considéré par les autorités congolaises comme le « parrain » du M23, une milice prétendant défendre les droits des Tutsi, Paul Kagame est convaincu que seul le dialogue permettra de s’attaquer aux profondes de l’instabilité dans l’Est de la RDC. A Luanda où il a été reçu lundi 11 mars par le médiateur João Lourenço, l’homme fort de Kigali a présenté le plan qui, selon lui, permettra de restaurer une paix durable.
Depuis 1996, le conflit armé dans l’Est de la RDC a fait plus de six millions de morts, selon l’ONU. La résurgence du M23, fin 2021, avec le soutien de l’armée rwandaise, a provoqué le déplacement de plus de sept millions de personnes. Les appels à la cessation des hostilités sont ignorés, la coalition M23-RDF continue conquérir des territoires au Nord-Kivu.
Pour parvenir à une paix durable, Paul Kagame appelle à s’attaquer aux causes profondes du conflit. Il s’agit, selon lui, de répondre aux revendications des « Rwandophones congolais », mettre fin aux « discours de haine » contre les Tutsi, rapatrier les réfugiés congolais vivant dans la région, respecter les accords signés et instaurer la bonne gouvernance en RDC.
« Le président Kagame et le président Lourenço ont eu une discussion bilatérale sur la situation sécuritaire en RDC. Les chefs d’État ont convenu des étapes clés pour s’attaquer aux causes profondes du conflit et de la nécessité de maintenir les processus de Luanda et de Nairobi pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région », rapporte la présidence rwandaise.
Il faut surtout, a insisté Paul Kagame, que la RDC « mette fin à son soutien aux FDLR ». Pour Kigali, ce dossier est une priorité, une « exigence non négociable ».
A l’heure actuelle, rien ne rassure que les présidents Tshisekedi et Kagame pourraient se rencontrer dans les prochains jours pour discuter de ce conflit. Mais la médiation reste optimiste.
« Le président João Lourenço a développé une action diplomatique intense, sur mandat de l’Union africaine, pour rapprocher les dirigeants de la République démocratique du Congo et du Rwanda, avec pour grand objectif la pacification de l’Est de la RDC, région où agit la guérilla du M23, une La force insurrectionnelle que Kinshasa affirme bénéficier du soutien rwandais », a indiqué la présidence angolaise à l’issue du tête-à-tête Lourenço-Kagame.
Le président congolais, Félix Tshisekedi, lors de son échange avec João Lourenço à Luanda, le 27 février, avait conditionné le dialogue avec le Rwanda par « le retrait du territoire congolais de l’armée rwandaise, la cessation des hostilités et le cantonnement des rebelles du M23 ».