Les présidents français Emmanuel Macron et rwandais Paul Kagame ont discuté, mardi 23 avril, de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, où plus d’un demi-million de personnes supplémentaires ont été déplacées depuis le mois d’octobre suite aux combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.
Selon le compte-rendu de cet entretien téléphonique publié par la présidence rwandaise, Emmanuel Macron et Paul Kagame ont souligné la nécessité d’une « solution politique globale » dans le cadre des processus régionaux de paix.
« Le président Kagame et le président Macron ont eu un appel productif ce matin. Ils ont discuté de la coopération bilatérale fructueuse et des domaines de collaboration future. Les chefs d’État ont également longuement discuté des questions régionales, notamment de l’Est de la RDC. Ils ont souligné la nécessité d’une solution politique globale et ont noté les processus en place pour contribuer à parvenir à une solution, notamment le processus de Luanda et le processus de Nairobi de l’EAC », a rapporté le cabinet du président rwandais.
Cette discussion a eu lieu à la veille du briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la région des Grands Lacs. Huang Xia, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans la région, présentera mercredi son rapport semestriel sur la situation politico-securitaire caractérisée par des tensions d’une part, entre Kinshasa et Kigali, et l’autre part, entre Kigali et Gitega. Le pays de Paul Kagame est accusé par ses voisins congolais et burundais de soutenir des groupes armés (M23, RED-Tabara) pour les déstabiliser.
Lors de la dernière réunion du CS de l’ONU sur la RDC tenue le 27 mars, la France avait condamné la reprise des offensives du M23, le soutien qu’apporte le Rwanda à ce groupe, ainsi que la présence de ses forces sur le territoire congolais.
« Il (Rwanda) doit y être mis un terme sans tarder. L’Union européenne et 11 autres Etats l’ont exigé le 4 mars. Le déploiement et l’utilisation en territoire congolais de systèmes anti-aériens marquent le franchissement d’un nouveau seuil. La France condamne les actions de l’ensemble des groupes armés dans l’Est du pays. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo doivent être respectées », avait déclaré Nicolas De Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU.
A l’instar de ses partenaires occidentaux, la France avait estimé que, pour mettre un terme à cette escalade, le dialogue doit reprendre de toute urgence.
« La France soutient les efforts régionaux, notamment ceux de l’Angola. Elle salue la réunion des ministres des affaires étrangères congolais et rwandais le 21 mars à Luanda. Elle encourage les parties au dialogue, sur la base des engagements de la feuille de route de Luanda et du processus de Nairobi. Elle salue la proposition congolaise d’un plan pour démobiliser et désarmer les FDLR, groupe issu des milices ayant commis le génocide contre les Tutsis », avait indiqué le diplomate français, souligant que, c’est une réponse concrète à la principale menace identifiée par le Rwanda et de nature à rétablir la confiance entre les deux pays.