Dans le cadre du processus de paix de Luanda visant à résoudre diplomatiquement le conflit rwando-congolais, le gouvernement congolais s’est engagé à mettre en œuvre un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé opérant dans l’Est de la RDC et impliqué dans le génocide rwandais.
Cette proposition congolaise a été saluée mercredi 27 mars par la France lors du briefing du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le pays d’Emmanuel Macron estime que, c’est une réponse concrète à la principale menace identifiée par le Rwanda et de nature à rétablir la confiance entre Kinshasa et Kigali.
« Pour mettre un terme à cette escalade, le dialogue doit reprendre de toute urgence. La France soutient les efforts régionaux, notamment ceux de l’Angola. Elle salue la réunion des ministres des affaires étrangères congolais et rwandais le 21 mars à Luanda. Elle encourage les parties au dialogue, sur la base des engagements de la feuille de route de Luanda et du processus de Nairobi. Elle salue la proposition congolaise d’un plan pour démobiliser et désarmer les FDLR, groupe issu des milices ayant commis le génocide contre les Tutsis. C’est une réponse concrète à la principale menace identifiée par le Rwanda lors de la réunion de ce Conseil le mois dernier, et de nature à rétablir la confiance entre les deux pays », a déclaré Nicolas De Rivière, représentant permanent de la France à l’ONU.
Par ailleurs, la France a condamné la reprise des offensives du M23, le soutien qu’apporte le Rwanda à ce groupe, ainsi que la présence de l’armée rwandaise sur le territoire congolais. A ce sujet, Paris a catégorique : le Rwanda « doit y être mis un terme sans tarder », a souligné le diplomate français, rappelant que l’Union européenne et 11 autres Etats l’ont exigé le 4 mars.
« Le déploiement et l’utilisation en territoire congolais de systèmes anti-aériens marquent le franchissement d’un nouveau seuil. La France condamne les actions de l’ensemble des groupes armés dans l’Est du pays », a-t-il ajouté, martelant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo doivent être respectées.
Cette escalade a de graves conséquences sur la situation humanitaire et engendre aussi de nombreuses violations des droits de l’homme, a dénoncé Nicolas De Rivière, qui a noté avec regret qu’au Nord-Kivu, un demi-million de personnes supplémentaires ont été déplacées depuis le mois d’octobre.
Dans ce contexte, la France a appelé toutes les parties au conflit à préserver les populations civiles, les camps de déplacés, conformément aux principes du droit international humanitaire.