A l’issue de ses échanges avec le président congolais, Félix Tshisekedi et la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, mardi à Accra, au Ghana, en marge de l’investiture du président John Dramani Mahama, le chef de la diplomatie belge, Bernard Quintin a exigé le retrait des Forces rwandaises de défense (RDF) de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où elles poursuivent leur conquête territoriale avec la prise de Masisi-Centre en violation du cessez-le-feu conclu à Luanda.
Après l’Union européenne et les USA, c’est au tour de la Belgique de condamner fermement l’expansion territoriale du pays de Paul Kagame en RDC. Pour Bruxelles, cette action « inacceptable » doit s’arrêter car, a souligné Bernard Quintin, « la population congolaise a assez souffert ».
« La prise et l’occupation de Masisi, une enième violation du cessez-le-feu, est inacceptable. L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée. Les RDF (armée rwandaise) doivent se retirer », a-t-il déclaré, assurant que la Belgique poursuit sa « diplomatie active » dans cette région pour trouver une solution définitive à ce conflit armé.
Alors que les pourparlers de paix sont au point mort, la Belgique a réitéré son soutien à une solution politique.
« Nous soutenons pleinement le processus de Luanda et les efforts déployés par le président João Lourenço. Le processus de Nairobi se poursuit. Soutien à l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, qui doit avoir la marge de manœuvre pour mener à bien sa tâche », a martelé Bernard Quintin.
Pour sa part, la cheffe de la diplomatie congolaise a indiqué que « la RDC reste engagée en faveur de la paix sous la facilitation de l’Angola », précisant cependant qu’une une paix durable « exige du courage, de l’humanisme et une volonté politique de tous ».
Réagissant à la position de la communauté internationale, dénonçant le soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe a affirmé que « seule » la prise en compte des revendications des Tutsis congolais et des menaces sécuritaires contre le Rwanda pourrait contribuer de manière significative au rétablissement de la paix dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.