Le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC a, dans son dernier rapport transmis au Conseil de sécurité, demandé au Rwanda de mettre fin aux perturbations des systèmes GPS afin d’éviter tout impact négatif sur les opérations aériennes civiles et humanitaires et sur celles des Nations unies.
De fin mai à début août 2024, révèle l’ONU, le système mondial de localisation (GPS) et les capacités de navigation des aéronefs ont été perturbés par des actes de « spoofing » et de brouillage près des zones contrôlées par le M23 et l’armée rwandaise, qui ont touché sans distinction les vols des Nations unies, les vols humanitaires et commerciaux ainsi que les drones de surveillance.
« Deux systèmes de « spoofing » et de brouillage ont été positionnés sur le territoire rwandais. Un troisième a été découvert à Kanyabayonga, au Nord-Kivu, peu après la prise de contrôle de la région par le M23 et les RDF. Le 29 octobre, un drone de la MONUSCO, dont le GPS a été brouillé alors qu’il survolait une zone de combat active, s’est écrasé. Peu avant le crash, la coalition AFC-M23 avait averti la MONUSCO de mettre fin à l’utilisation de ces drones », rapporte l’ONU.
Selon les experts onusiens, le 25 octobre 2024, un système de défense aérienne à courte portée utilisé par l’armée rwandaise a été découvert à Karuba, dans le territoire de Masisi : « Le déploiement de systèmes de défense aérienne à courte portée et de systèmes de brouillage et de « spoofing » capables d’immobiliser ou de neutraliser des moyens aériens offre un avantage tactique important au M23 et aux RDF ».
En outre, le rapport de l’ONU a indiqué que, les 10 et 15 juin 2024, deux missiles guidés Spike à portée étendue ont frappé la Mission de la SADC en République démocratique du Congo à Mubambiro et la position conjointe des FARDC et de la société militaire privée Congo Protection, à Kanyamahoro, dans le territoire de Nyiragongo.
« D’après l’analyse de la trajectoire des missiles et les informations fournies par des témoins oculaires, des sources militaires, les services de renseignement et de sécurité, les deux missiles ont été tirés depuis des zones contrôlées par le M23 et les RDF », a expliqué l’ONU, précisant que ce type de missile antichar, caractérisé par son double système de guidage (laser et filoguidé), n’a jamais été vu en République démocratique du Congo et ne fait pas partie de l’arsenal des FARDC.