La Banque mondiale a approuvé, jeudi 15 décembre 2022, un financement d’un montant de 246 millions de dollars au titre du Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP 2), qui sera déployé en Gambie, au Ghana et en Guinée-Bissau.
Ce projet, financé par l’Association internationale de développement (IDA), avec un don de 5 millions de dollars apporté par le fonds PROBLUE, viendra en aide aux populations du littoral exposées à un risque immédiat d’érosion, d’inondations et de pollution côtières, ainsi qu’à celles qui dépendent de l’agro-industrie et du tourisme.
Selon la Banque mondiale, le deuxième projet WACA prévoit d’accorder une aide à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) afin qu’elle coordonne les organisations régionales pour améliorer l’intégration régionale, gérer les régimes de débit écologique et réaliser des économies d’échelle dans la gestion des ressources côtières partagées nécessaires à la résilience climatique.
Le financement de la Banque mondiale a mobilisé des fonds du secteur privé en faveur de projets de « carbone bleu », comme annoncé lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique 2022 (COP27).
« L’économie bleue joue un rôle essentiel. Les zones côtières produisent environ 42 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique de l’Ouest et abritent pratiquement un tiers de sa population. Ce deuxième projet vient élargir le Programme WACA qui couvrait déjà le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal et le Togo. En Gambie, au Ghana et en Guinée-Bissau, le nouveau projet contribuera à la protection physique des côtes en associant des solutions naturelles et des infrastructures grises pour protéger les actifs économiques et les moyens de subsistance contre l’érosion et les inondations côtières, et prévoira des investissements sociaux à l’échelon des communautés afin d’améliorer la résilience aux changements climatiques au niveau local », a expliqué la BM.
Dans les régions côtières de l’Afrique de l’Ouest, les défis du développement sont complexes et multisectoriels par nature, et aucun pays ne peut les résoudre seul. C’est pourquoi le Programme WACA, de par sa conception, met l’accent sur l’intégration et les solutions régionales.
« Il ne fait aucun doute que des solutions transfrontalières sont nécessaires pour stabiliser le littoral contre l’érosion côtière, comme nous l’avons déjà constaté entre le Togo et le Bénin. Ces solutions nécessitent une politique, des approches et une collaboration communes, et l’UEMOA est désireuse de les transposer à grande échelle dans le cadre du projet WACA ResIP 2 », affirme Kako Nubukpo, commissaire à l’Agriculture, aux ressources en eau et à l’environnement de l’UEMOA.
Le Programme WACA a été lancé en 2018, pour faire suite à la demande des pays de disposer de solutions et de financements en vue de protéger et restaurer les actifs écologiques, sociaux et économiques des zones côtières d’Afrique de l’Ouest en luttant contre l’érosion, les inondations et la pollution côtières.
Il permet aux pays participants de stabiliser le littoral, de prévenir la perte d’infrastructures essentielles comme les routes côtières pour le transport, et de préserver la salubrité et la productivité des eaux côtières indispensables à la sécurité alimentaire et au capital naturel.
Reagan Ndota