Le succès de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) repose sur la pleine coopération des autorités maliennes, a insisté mercredi Jeffrey DeLaurentis, représentant adjoint par intérim des USA auprès de l’ONU, au cours du briefing du Conseil de sécurité sur le Mali.
Le diplomate américain a indiqué qu’il serait irresponsable de la part du Conseil de sécurité de continuer à déployer des soldats de la paix dans des conditions où ils ne peuvent pas réussir.
Il a, dans la foulée, exhorté le gouvernement malien de transition à mettre fin aux restrictions imposées à la Minusma et à démontrer qu’il tiendra ses engagements politiques.
« Je dois dire qu’il est inacceptable que les autorités maliennes aient refusé près de 300 demandes de vol au cours de la période considérée. Cela menace la sûreté et la sécurité des soldats de la paix en service au Mali et entrave leur capacité à mettre en œuvre leur mandat. Bien que nous soutenions pleinement les efforts de la Minusma pour résoudre ces restrictions, nous soulignons les obligations du gouvernement de transition en vertu de son accord sur le statut des forces d’assurer la liberté de mouvement et d’accès de la Minusma », a déclaré Jeffrey DeLaurentis.
Les USA se disent préoccupés par la décision du gouvernement de transition d’expulser le chef des droits de l’homme de la Minusma.
« Nous condamnons l’obstruction continue des mandats de l’ONU en matière de droits humains au Mali et rejetons l’affirmation selon laquelle les droits humains sont « politisés ». Ce Conseil a mandaté la Minusma pour rendre compte de manière impartiale de la situation des droits de l’homme au Mali, et toute ingérence dans sa capacité à s’acquitter de ce mandat est inacceptable », a ajouté le diplomate américain.
Par ailleurs, il a exhorté la Minusma à s’assurer que tous les accords de partage d’informations sont pleinement conformes à la politique de diligence raisonnable des Nations unies en matière de droits de l’homme.
« Nous sommes également très préoccupés par le fait que le gouvernement de transition malien n’a pas délivré de visas au Groupe d’experts des Nations Unies sur le Mali. Sans rapport sur le terrain de la part du Panel, le Comité des sanctions est impacté. Nous appelons tous les membres à coopérer avec le Groupe d’experts et à faciliter leurs déplacements », a-t-il dit.
Le gouvernement malien a été exhorté à démontrer des progrès immédiats sur la transition politique, la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, la liberté de mouvement de la Minusma et la capacité de la mission à mettre en œuvre l’intégralité de son mandat, y compris les dispositions relatives aux droits humains.