Alors que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda se retirent de quelques localités de la province du Nord-Kivu, espérant un dialogue direct avec Kinshasa, le président congolais, quant à lui, a rejeté catégoriquement l’idée de se mettre autour d’une table avec ce mouvement qui a commis des crimes graves.
Félix Tshisekedi qui animait jeudi à Kinshasa, une conférence de presse conjointe avec son homologue suisse, Alain Berset, a indiqué d’un ton ferme qu’ « il n’est pas question ici de dialogue politique avec ce groupe ».
Le chef de l’Etat a justifié cette position par la nécessité de mettre fin à l’infiltration rwandaise, stratégie utilisée depuis longtemps pour déstabiliser la République démocratique du Congo (RDC).
« Je le dis et je tiens à le préciser qu’il n’en sera jamais question. Tout simplement parce que nous savons comment ceux qui nous déstabilisent procèdent, c’est au moyen de ce genre de dialogue qu’ils profitent de la situation pour nous infiltrer ; infiltrer des éléments qui, plus tard, vont créer des revendications fallacieuses et justifier leur agression de la République démocratique du Congo. Nous n’allons pas le faire parce que nous avons retenu les leçons du passé », a-t-il déclaré.
Aussi, Félix Tshisekedi a évoqué la recommandation du Parlement, interdisant au gouvernement, « d’amorcer toute négociation avec des forces négatives en vue de procéder à leur intégration, brassage ou mixage ».
« Aujourd’hui aussi, il y a une nouvelle donne ; le Parlement a pris une position ferme là-dessus : ill ne sera désormais plus question de négociation politique avec des groupes armés qui utilisent des moyens militaires contre la République démocratique du Congo », a-t-il souligné.
Les Congolais du M23 doivent regagner la vie civile
Pour le président congolais, la seule option possible est de se conformer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S).
« Donc, c’est clair ! Ce qui va se passer, c’est du désarmement, de la démobilisation tout simplement. Si ces gens sont Congolais, ils vont devoir accepter de regagner la vie civile et non plus s’adonner à leurs activités (militaires) », a conclu Félix Tshisekedi.
Dans sa dernière communication, le M23 a rappelé au gouvernement congolais à l’EAC et à la communauté internationale que le retrait en cours n’est pas une fin en soi, mais une étape importante pour créer des conditions favorables à la tenue du dialogue politique pour resoudre les causes profondes du conflit.