Le représentant permanent du Rwanda à l’ONU, Claver Gatete, a fustigé mercredi 19 avril le refus ferme de la RDC de dialoguer avec les rebelles du M23. Selon le diplomate rwandais, la position des autorités congolaises est un obstacle pour le retour d’une paix durable dans l’Est de la RDC.
Au cours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, Gatete a accusé la RDC de saboter les efforts régionaux déployés pour la résolution pacifique de cette crise.
En défenseur du M23, le diplomate rwandais a affirmé que « le retrait des zones qui avaient été prises, qui sont maintenant occupées par les forces régionales de l’EAC, témoigne de l’effort régional, des fruits que celui peut porter, et la détermination du M23 de respecter la feuille de route arrêtée par les dirigeants régionaux à Luanda et à Nairobi« .
« Alors que les préparatifs du quatrième round de négociations de paix de Nairobi, ayant pour but de contenir les groupes armés congolais, se poursuivent, le facilitateur a recommandé l’inclusion du M23, étant donné qu’il est nécessaire de respecter les recommandations de Luanda », a-t-il expliqué.
La position de Félix Tshisekedi dérange le Rwanda
Pour Claver Gatete, la déclaration faite par le président congolais, Félix Tshisekedi à Kinshasa lors de la visite du président suisse, Alain Berset, selon laquelle la RDC ne va pas dialoguer avec le M23, n’est pas de nature à faciliter les choses.
La région et la communauté internationale attendent la coopération de Kinshasa pour ramener une paix durable dans l’Est de la RDC suite au retrait du M23, a-t-il dit.
« La position de la RDC nous dérange étant donné qu’elle est un obstacle aux efforts continentaux et régionaux pour arriver à une paix durable dans l’Est de la RDC », a indiqué le représentant permanent du Rwanda à l’ONU.
Et d’ajouter : « Ces négociations ne sont plus possibles, une fois que le M23 sera pleinement retiré, le mécanisme de paix pourrait se heurter à une nouvelle impasse, et la conséquence serait la recrudescence des atrocités ».
Le président congolais a refusé toute forme de dialogue avec le M23 « tout simplement parce que c’est au moyen de ce genre de dialogue qu’ils profitent de la situation pour nous infiltrer. Infiltrer des éléments qui, plus tard vont créer des revendications fallacieuses et justifier leur agression de la RDC ».