Organe décisionnel permanent de l’Union africaine (UA) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) se réunit vendredi 15 février à Addis-Abeba pour tenter de trouver une issue à la guerre rwando-congolaise. Cette réunion de haut niveau connaîtra la participation du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui est arrivé jeudi dans la capitale éthiopienne.
Il s’agit d’une réunion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement qui intervient dans un contexte sécuritaire très tendu dans l’est de la RDC, où des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et les Forces rwandaises de défense (RDF), provoquant de nouveaux déplacements de la population.
Selon l’ONU, de violents combats sont signalés dans la localité d’Ihusi, à environ 70 kilomètres au nord de Bukavu (Sud-Kivu), et des personnes ont fui vers les villes et les îles voisines du Lac Kivu.
« Les transports vers certaines de ces zones sont difficiles en raison du conflit, ce qui pose des difficultés aux partenaires pour acheminer la nourriture et d’autres biens », a déploré mercredi Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU.
Face à la violation des résolutions du sommet conjoint SADC-EAC, notamment le cessez-le-feu, la cessation des hostilités et la réouverture de l’aéroport de Goma, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA devrait presser les parties au conflit à faire taire les armes pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
Outre sa participation à la réunion du CSP, António Guterres aura des entretiens bilatéraux avec les dirigeants de la Commission de l’UA et les chefs d’État sur cette crise, alors que les sous-traitants de la mission de maintien de la paix de l’ONU se sont vu refuser l’accès à Goma pour livrer de la nourriture aux bases de la Monusco par les RDF-M23.
« La Mission fait également état de l’obstruction continue du M23 à l’élimination en toute sécurité des munitions non explosées, dont une qui constitue une menace directe pour les soldats de la paix et le personnel non armé des Forces armées congolaises dans les locaux de la Monusco », a condamné Farhan Haq, qui a appelé le M23 à autoriser la libre circulation du personnel de l’ONU et à respecter pleinement les couloirs humanitaires établis.
Les dépouilles de 18 soldats sud-africains, deux soldats de la paix de la Monusco et 16 soldats de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo (SAMIDRC), ont été rapatriées dans leur pays d’origine mercredi. Les restes de l’Uruguayen, soldat de la paix tué dans les mêmes circonstances, ont quitté hier Kampala pour l’Uruguay, a précisé le porte-parole adjoint de Guterres.