L’Ituri, province sous état de siège située dans le Nord-Est de la RDC, continue de compter ses morts à la suite de l’activisme des groupes armés. Ces tueries qui, selon le député Gratien Iracan, constituent un crime contre l’humanité, sont perpétrées dans l’indifférence du gouvernement congolais et de la communauté internationale. Une manifestation avait été organisée le 20 avril pour demander à l’ONU d’imposer la paix, après « l’échec » des autorités congolaises, conformément à sa charte. Mais jusqu’à présent, aucune suite n’est encore réservée au mémo déposé au siège de la Monusco à Bunia.
Une nouvelle manifestation est projetée pour le 22 juin devant le siège de la Monusco, à l’initiative toujours de Gratien Iracan, pour obtenir une suite aux revendications des Ituriens, qui se sentent « abandonnés » par la communauté internationale alors que la situation sécuritaire dans cette province est très préoccupante.
« Quelle est la suite réservée à notre mémorandum du 20 avril 2023 ? Que dit le secrétaire général des Nations unies ? J’invite tous les habitants de Bunia à un grand rassemblement devant la Monusco à Bunia à cet effet le jeudi 22 juin 2023 à 8h dans la discipline et la non-violence », a indiqué l’élu de Bunia.
Selon les données tirées notamment de Human Rights Watch, de l’ONU, des organisations de la société civile et des leaders communautaires, plusieurs dizaines de milliers de morts sont enregistrés depuis 1999.
« En 1999, moyenne de 50.000 personnes tuées ; entre 2002 et 2003, moyenne de 3.000 personnes tuées; entre 2017 et 2022, moyenne de 5.000 personnes tuées; entre janvier et mars 2023, moyenne de 500 personnes tuées et avril 2023, 98 personnes tuées », a dénoncé Gratien Iracan.
Il y quelques jours, l’ONU a reconnu que la situation sécuritaire en Ituri reste très préoccupante en raison des attaques qui se poursuivent contre les civils. « Ces attaques laissent les communautés dans un grand besoin d’aide et de protection », avait déploré Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l’ONU, Antonio Guterres.