Les membres de la Concertation des collectifs des associations féminines de la région des Grands Lacs (COCAFEM/GL) ont émis le souhait d’être davantage impliqués dans les cadres de concertation et d’échanges de haut niveau visant à asseoir la paix et la sécurité durables dans la région des Grands Lacs.
La présidente de ce réseau regroupant 11 collectifs de femmes en provenance du Burundi, de la RDC et du Rwanda, et dont l’alliance s’étend à d’autres pays de la région, Joséphine Malimukono, a participé mardi par visioconférence à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.
Dans son discours, elle a estimé que le rôle des organisations de la société civile devient crucial et devrait être fortement renforcé pour jeter des passerelles entre communautés et gouvernements, et sensibiliser les communautés à la culture de la paix, à la tolérance et à la non-violence. Il s’agit également, pour elle, de mobiliser les citoyens en tant que détenteurs de droits.
Pour ce faire, Joséphine Malimukono a appelé à la tenue d’une session spéciale sur la situation des Grands Lacs à laquelle « nous pourrons, en tant que femmes, présenter notre agenda pour la paix et la sécurité ».
Parmi les principaux éléments de cet ordre du jour, elle a préconisé « le renforcement des groupes marginalisés à travers des projets transfrontaliers pour mieux contribuer au dialogue et au processus de pacification, de résolution des conflits et de consolidation de la paix ; l’appui aux initiatives locales et/ou communautaires de consolidation de la paix sexospécifiques, conformément au programme pour les femmes et la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, ainsi que le renforcement des dispositifs de lutte contre toutes les formes de violences sexuelles et l’impunité ».
Elle s’est alarmée de la forte militarisation et des conflits récurrents dans cette région qui menacent sa stabilité et entraînent des conséquences graves pour les populations civiles. Les impacts des crises à répétition sur les femmes et les filles sont multiples, a déploré la présidente de la COCAFEM/GL.
Aussi, s’est-elle inquiétée en particulier de l’impact des déplacements des populations sur le parcours éducatif des enfants, tant pour les cycles primaires que secondaires, les filles étant deux fois plus susceptibles que les garçons d’être exclues de l’école dans les zones de conflit.
De ce fait, un grand nombre d’enfants se trouvent actuellement dans des situations difficiles, a-t-elle déploré.
Fin août 2023, les équipes du réseau à Goma (Nord-Kivu) ont recensé environ 27 441 enfants déplacés, dont 15 158 filles et 12 283 garçons; 250 enfants atteints de handicap, dont 148 filles et 102 garçons; 210 enfants chefs de ménages, dont 150 filles et 60 garçons; et 71 mères adolescentes.