Trois ans après le début de l’offensive rwandaise dans l’est de la RDC, les Eglises catholique et protestante, dans le cadre de leur mission prophétique, ont présenté, lundi 3 février, au président Félix Tshisekedi un plan de paix qui vise un règlement politique de la crise.
La CENCO et l’ECC, qui militent pour la tenue d’une « Conférence internationale pour la paix, le co-développement et le bien-vivre-ensemble dans les Grands Lacs », n’ont pas révélé le contenu de ce plan, précisant simplement qu’il « permet de sortir de la crise sans bain de sang ». Une démarche qui met en lumière leur opposition à une solution militaire.
« Les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir ce projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention; il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragé. C’est un projet louable », a déclaré le secrétaire général de la CENCO, monseigneur Donatien Nshole.
Alors que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda poursuivent leur offensive, la CENCO et l’ECC privilégient les consensus par le palabre pour trouver des solutions idoines aux causes profondes de ce conflit armé.
« A cette étape des événements, les deux églises ont estimé qu’il est important d’amener des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national. Nous avons aimé les deux mots clés nous rappelés par le chef de l’État : il nous faut la cohésion nationale et il nous faut la compréhension commune sur les défis qui pèsent sur le destin de notre pays. L’approche qui est la nôtre n’est pas de savoir qui est le démon et qui est l’ange. Mais voir comment nous construisons sur base de nos valeurs », a expliqué le secrétaire général de l’ECC, Pasteur Eric Nsenga.
Les Catholiques et Protestants ont récemment lancé un « Pacte social pour la paix et le bien-vivre-ensemble en RD Congo et dans les Grands-Lacs ». Selon les deux confessions religieuses, l’aboutissement salvateur de ce « Pacte social » permettra à l’Afrique de s’affranchir des conflits politiques et armés pour s’inscrire dans la logique de la fraternité mondiale des peuples, des communautés et des nations, promouvant ainsi le modèle de l’Etat de droit démocratique stable et solide.
Pour y parvenir, elles ont invité « à manifester une adhésion massive et enthousiaste à cet appel prophétique et pastoral » qui, ont-elles souligné, convie à interagir et à échanger sur base, entre autres, des postulats qui invitent, notamment à revenir à nos valeurs sociologiques et spirituelles de Bumuntu pour construire la paix durable et le bien-vivre-ensemble en RDC et dans la région des Grands-Lacs; à s’unir dans le respect des diversités pour bâtir une Afrique forte, unie et prospère face aux défis de la mondialisation; à influencer les dirigeants politiques d’Afrique et des Grands-Lacs «à adhérer à cette initiative socio-spirituelle pour faire cesser les bruits des armes dans notre continent et construire des partenariats pour un développement intégral, durable sans s’adonner à l’exploitation illicite des ressources naturelles qui encouragent les conflits armés ; enfin, à interpeller la Communauté internationale à accompagner en toute responsabilité et sincérité les peuples africains à construire et léguer un continent où règnent la justice, la paix et les meilleures conditions de vie et environnementales aux générations futures.