La République sud-africaine (RSA) réaffirme sa croyance en la valeur d’un ordre mondial multilatéral inclusif et de la résolution pacifique des conflits par le dialogue. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud refuse d’être entraînée dans une lutte entre puissances mondiales.
Le président Cyril Ramaphosa a fustigé les pressions qui sont exercées sur son pays pour qu’il abandonne sa position de non-aligné et prenne parti « dans ce qui est en fait une lutte entre la Russie et l’Occident ».
« L’Afrique du Sud n’a pas été, et ne sera pas, entraînée dans une lutte entre puissances mondiales », a-t-il indiqué, précisant cependant que cela ne veut pas dire que son pays n’a pas de position sur le conflit russo-ukrainien.
Dans son adresse à la nation, Ramaphosa a fait remarquer que conformément à la position affichée sur les conflits dans d’autres parties du monde, l’opinion de l’Afrique du Sud est que la communauté internationale doit travailler ensemble pour parvenir d’urgence à une cessation des hostilités et pour empêcher de nouvelles pertes de vies humaines et le déplacement de civils en Ukraine.
« Elle doit soutenir un dialogue significatif vers une paix durable, qui assure la sécurité et la stabilité de toutes les nations », a-t-il souligné.
La RSA n’entend pas céder aux pressions de l’Occident. « Nous sommes déterminés, tant en paroles qu’en actes, à maintenir notre position sur le règlement pacifique des conflits. Guidés par les leçons de notre histoire, nous continuerons à résister aux appels, d’où qu’ils viennent, à abandonner notre politique étrangère indépendante et non alignée », a-t-il prévenu.
En tant que pays, a-t-il indiqué, l’Afrique du Sud est attachés aux articles de la Charte des Nations unies, y compris le principe selon lequel tous les membres doivent régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques.
« Nous soutenons le principe selon lequel les membres doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’autres États », a-t-il ajouté.
Selon lui, cette position vise à contribuer à la création des conditions qui rendent possible la réalisation d’un règlement durable du conflit. « La réalité est que le conflit russo-ukrainien et les tensions qui le sous-tendent, ne seront pas résolus par des moyens militaires. Il doit être résolu politiquement », a-t-il insisté.
« Nous n’acceptons pas que notre position de non-aligné favorise la Russie par rapport aux autres pays. Nous n’acceptons pas non plus qu’il mette en péril nos relations avec les autres pays », a-t-il expliqué, rappelant que l’ONU demeure le seul mécanisme viable par lequel la communauté mondiale peut lutter pour la paix et le développement commun.
Livraison d’armes à la Russie
Le président Cyril Ramaphosa a martelé que son pays continuera de remplir ses obligations en vertu des divers accords et traités internationaux dont il est signataire, tout en rappelant par ailleurs que « l’Afrique du Sud est un État souverain, régi par une Constitution démocratique et attaché à l’application cohérente du droit international ».
Ce sont là, dit-il, quelques-uns des principes qui sous-tendent son approche des allégations selon lesquelles des armes auraient été chargées sur un navire russe qui a accosté à Simon’s Town à la fin de l’année dernière.
« Comme nous n’avons pas de preuves concrètes à l’appui de ces allégations, nous mettons en place une enquête indépendante dirigée par un juge à la retraite pour établir les faits », a-t-il ajouté.
La position de l’Afrique du Sud sur cette question, a-t-il précisé, a été bien expliquée par son envoyé, le professeur Sydney Mufamadi, et sa délégation qui se sont récemment rendus à Washington DC pour des discussions avec des représentants du gouvernement américain.