Alors que les protestations fiscales appelées par l’opposant Raila Odinga se poursuivent, dans un contexte de répression brutale des manifestants par la police, le président William Ruto vient d’exprimer sa disponibilité à rencontrer, en tête-à-tête, son opposant farouche.
S’achemine-t-on vers la fin des tensions entre l’opposition et le pouvoir ? Difficile de répondre affirmativement à cette question surtout avec l’annonce faite mardi par Raila Odinga, selon laquelle il rassemble davantage de preuves qu’il présentera prochainement à la Cour pénale internationale avec un appel à la Cour pour ouvrir un dossier sur les atrocités policières.
L’opposant estime que le Kenya est sur une mauvaise voie qui pourrait avoir un impact sur de nombreux pays de la région et conduire à une instabilité majeure.
Mais de son côté, le président William Ruto est favorable au dialogue. Il a proposé un tête-à-tête à Raila Odinga.
« Mon ami Raila Odinga, je pars en Tanzanie pour une réunion sur le capital humain afin d’harmoniser l’expansion des opportunités d’emploi sur notre continent. Je suis de retour demain soir et, comme vous l’avez toujours su, je suis disponible pour vous rencontrer en tête-à-tête à tout moment, à votre convenance », a-t-il annoncé mardi.
Les manifestations appelées par Odinga résultent « des impôts élevés et de la hausse du coût de la vie ».
« Après l’adoption de la loi de finances, les Kenyans ont défié les clivages partisans, politiques et régionaux et se sont unis pour résister à une fiscalité punitive et exiger la baisse du coût des produits de base. Que le fardeau fiscal soit insupportable n’est plus une question de parti ; c’est un problème kenyan », a-t-il dit, déplorant une brutalité policière sans précédent.
Selon l’opposant, il y a « un phénomène sans précédent de recours de l’État aux milices armées pour réprimer les manifestations ».
« La division et les tensions ethniques s’accumulent, surtout après que le régime a déclaré que le pays était une société anonyme, liée à la façon dont on votait. Cette politique est en train d’être mise en œuvre. C’est pourquoi une seule communauté ethnique est embauchée à des postes stratégiques dans la fonction publique. C’est pourquoi nous poursuivons le besoin d’inclusivité. Dans l’état actuel des choses, je crains que nous ne suivions une voie très glissante », a-t-il dénoncé.
Avec cette position très tranchée, rien ne présage que le tête-à-tête aura lieu