En RDC, les tueries de 43 personnes par la Garde républicaine à Goma au Nord-Kivu, dans l’Est du pays, continuent de défrayer la chronique. Une affaire qui vient salir le régime Tshisekedi à trois mois des élections générales. Pour l’opposant Corneille Nangaa, le président Félix Tshisekedi qu’il accuse d’être le « donneur d’ordre » et ses « complices » doivent répondre devant la justice. Ainsi, a-t-il promis de saisir la Cour pénale internationale (CPI).
Conformément à l’ordonnance fixant son organisation et son fonctionnement, la Garde républicaine, unité des Forces armées détachée auprès du président de la République, est de temps à autre appelée à participer au maintien et au rétablissement de l’ordre public. C’est dans ce cadre qu’elle a fait une intervention le 30 août dernier pour réprimer « dans le sang » une tentative de manifestation appelée par un mouvement politico-religieux contre la présence onusienne.
Se basant sur l’article 10 de cette ordonnance, qui dispose que, sur le plan des opérations, le commandant de la Garde républicaine relève du président de la République, Corneille Nangaa affirme que c’est Félix Tshisekedi qu’il faut inculper.
« N’inculpons pas les FARDC en tant que corps constitué. Les tueurs sont de la Garde Républicaine (GR). Le donneur d’ordre n’est autre que Félix Tshisekedi en personne (Art.10 Ordonnance-loi n° 13-063 portant organisation et fonctionnement de la garde républicaine). Mr. Tshilombo et ses complices ont le sang des Congolais dans leurs mains, ils en répondront. Une hécatombe qui étale plus de 100 morts innocentes ne peut rester impunie », a tonné l’ancien président de la CENI devenu opposant.
Fustigeant les « simulacres d’enquête et de procès » ouverts à Goma, Nangaa promet par ailleurs de saisir la Cour pénale internationale afin de situer les responsabilités dans ce carnage qui, selon lui, constitue un crime contre l’humanité.
« Non. Pour nos familles, nous saisirons la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et la Cour Penale Internationale pour crime de masse et crime contre l’humanité. Entre-temps, le régime tente en vain d’étraper toute advertance par la perturbation d’internet et le brigandage de la résidence privée du président Kabila. Distraction. Les simulacres d’enquête et de procès en échafaudage à Goma ne sont que des dissolvants. L’Est du Congo saigne abondamment. Eux ne sont affriolés que par ses richesses », a-t-il ajouté, dénonçant le silence « coupable » des leaders politiques du Grand Kivu.
La Cour pénale internationale (CPI) enquête et, lorsque cela est justifié, juge les individus accusés des crimes les plus graves qui préoccupent la communauté internationale : génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crime d’agression. En tant que tribunal de dernier ressort, il cherche à compléter, et non à remplacer, les tribunaux nationaux.