Alors que les tensions persistent entre la RDC et le Rwanda, Kinshasa accusant Kigali d’agression, le président angolais João Lourenço, qui dirige le processus de Luanda visant notamment à recréer la confiance entre les deux voisins, a échangé vendredi à la Havane à Cuba, avec son homologue rwandais Paul Kagame.
La présidence angolaise qui a annoncé ce tête-à-tête n’a pas donné plus de détails. Elle s’est limitée à indiquer que Lourenço et Paul ont discuté des aspects liés au renforcement des liens de coopération entre les deux pays, ainsi que des questions d’intérêt commun dans le cadre des relations bilatérales et régionales.
Cette rencontre a eu lieu en marge de la première journée du Sommet du G77+Chine, consacrée au thème des défis actuels du développement : le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation.
Lors de son intervention au sommet, Paul Kagame a souligné la nécessité de combler les déséquilibres de développement entre les pays riches et pauvres. « Nous considérons que ces déséquilibres sont à l’origine de la crise de l’immigration qui malheureusement perdure », a-t-il déploré.
Pour sa part, João Lourenço a précisé que ce sommet se déroule dans un contexte international de grande complexité politique, économique et sociale et d’inégalités entre les nations, dans lequel les pays en développement finissent par être les plus touchés par l’impact sans précédent de multiples défis mondiaux qui conditionnent, à grande échelle, leur action et leurs perspectives pour résoudre problèmes qui leur permettent de sortir de leur stade actuel et de parvenir à la pleine mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
« L’aggravation des tensions et des conflits géopolitiques, l’application de mesures et d’initiatives de coercition et de protectionnisme unilatérale, l’accroissement exponentiel de l’extrême pauvreté, le poids croissant de l’endettement extrême, le poids grandissant de la dette extérieure, la fragilité des systèmes de santé et d’éducation, l’insécurité alimentaire et énergétique, la lacune exprimée par les graves difficultés d’accès à Internet, ainsi que les effets néfastes du changement climatique et de la dégradation de l’environnement, entre autres, constituent de sérieux obstacles au progrès de nos populations et représentent une menace croissante pour la stabilité de nos États », a-t-il déclaré.
Face à ces défis, le président angolais a plaidé pour des réformes profondes de l’architecture financière internationale et de sa gouvernance, grâce à une représentation équitable dans les principaux organes décisionnels et décisionnels du monde.
Ces réformes, a-t-il dit, peuvent contribuer de manière significative à améliorer l’accès des pays en développement à un financement sûr et prévisible nécessaire pour investir indéfectible dans la science, la technologie et l’innovation, y compris les technologies de la communication et de l’information, qui servent d’outils clés pour relever les défis mondiaux et aider à stimuler et accélérer le rythme de transformation, augmenter la productivité et la compétitivité afin d’atteindre les objectifs fixés dans l’Agenda 2030.
Les pays en développement, « pour se développer », a-t-il souligné, envisagent l’accès à un financement à long terme avec des conditions de remboursement favorables, afin que nous puissions investir dans de grandes infrastructures telles que les réseaux routiers et ferroviaires, la production et la distribution d’eau et d’énergie, l’assainissement de base, les réseaux d’information et de communication.