L’ingérence étrangère dans les affaires souveraines du Soudan afin d’imposer une sorte de projet de « démocratisation » et de solutions non inclusives est « inadmissible », a déclaré la représentante permanente adjointe de la Russie à l’ONU, Anna Evstigneeva, lors de la réunion d’information du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan tenue mercredi 13 septembre 2023.
La Russie pense que, ce sont les pressions extérieures exercées sur les dirigeants soudanais par certains États occidentaux qui exigeaient des « réformes inopportunes et non préparées » qui ont contribué à l’aggravation de la crise politique interne du pays.
Malheureusement, regrette Moscou , les dirigeants de la Mission d’assistance des Nations Unies pour la transition au Soudan (UNITAMS) ont adopté une approche similaire, ayant poussé, sans surprise, les autorités soudanaises à chef le chef de l’UNITAMS, Volker Perthes, personne indésirable.
Pour Anna Evstigneeva, le Conseil de sécurité doit respecter les décisions souveraines du gouvernement soudanais concernant la mission politique spéciale déployée à la demande du pays hôte en vertu du Chapitre VI de la Charte des Nations unies.
« La situation actuelle, caractérisée par une perte de confiance dans les dirigeants de l’UNITAMS, ne permet pas à l’ONU de mettre pleinement en œuvre son mandat. Nous tenons à souligner que cette situation ne s’est pas produite du jour au lendemain. La confiance dans la UNITAMS s’est érodée depuis de nombreux mois et la Mission n’a pas accompli toutes les tâches qui lui avaient été confiées, y compris celles que les Soudanais considéraient comme prioritaires. Le travail dans le domaine du règlement politique était discordant. Des questions concernant le biais de la médiation ont émergé de tous les bords politiques, ce qui a finalement conduit à un effondrement complet de la médiation. Enfin, nous sommes convaincus que même après mai 2023, lorsque la situation a fait surface, une solution responsable aurait pu être trouvée, qui aurait confirmé la réputation de l’ONU en tant qu’intermédiaire honnête et aurait donné la priorité aux intérêts du peuple soudanais, en particulier au stade actuel et dans le contexte de cette crise sans précédent. Nous avons également remarqué l’influence destructrice d’un certain nombre de membres du Conseil de sécurité qui ont provoqué une nouvelle escalade des différends entre Khartoum et l’ONU », a déclaré la diplomate russe.
Cependant, la Russie est convaincue que, quelle que soit l’évolution future du dialogue entre le Soudan et l’ONU, cette dernière poursuivra son travail crucial en fournissant une aide humanitaire au Soudan et à ses voisins qui sont exposés aux conséquences de la crise. « De tels efforts doivent en outre s’intensifier », a-t-elle souligné.
Aussi, le pays de Vladimir Poutine dit ne pas voir la nécessité d’étendre le régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies au-delà des paramètres existants, en mettant l’accent sur la région du Darfour.
« Par principe, nous nous opposons toujours à l’imposition de restrictions unilatérales illégitimes, que les pays occidentaux utilisent comme outil punitif pour protéger leurs intérêts. Il est évident que les pressions occidentales et le chantage à l’aide économique ne fonctionnent pas au Soudan ni ailleurs dans le monde », a indiqué Anna Evstigneeva.
La Russie, qui soutient les initiatives internationales et régionales de médiation visant à trouver des solutions politiques et diplomatiques et qui jouissent de la confiance des Soudanais, a réaffirmé sa volonté inébranlable de continuer à aider le Soudan à surmonter les difficultés actuelles et à revenir sur la voie de la paix et du développement durable.