Dans sa réaction à la déclaration du cardinal Fridolin Ambongo dénonçant notamment le manque de transparence dans le processus électoral, la CENI a invité la mission d’observation électorale des Eglises catholique et protestante (MOE CENCO-ECC) à se désolidariser publiquement de ces propos qu’elle qualifie « d’incongrus ».
Alors que l’archevêque métropolitain de Kinshasa a émis des doutes sur la tenue des élections le 20 décembre 2023 et a noté certaines irrégularités, la centrale électorale qui assure qu’elle ne ménage aucun effort pour organiser des élections transparentes dans les délais constitutionnels, a prévenu que ces propos tenus par Fridolin Ambongo face aux jeunes catholiques, pourraient remettre en cause la relation de confiance et de respect mutuel qu’elle s’efforce de construire avec la MOE CENCO-ECC.
« La CENI invite la MOE CENCO-ECC à se désolidariser publiquement des propos incongrus tenus par le Cardinal Fridolin Ambongo, pendant la période de campagne électorale, devant des jeunes qui constituent une frange importante et surtout active de l’électorat et de la population congolaise« , a déclaré Patricia Nseya, rapporteur de la CENI.
Ainsi, la centrale électorale alerte que, si l’orthodoxie d’une mission d’observation électorale professionnelle n’est pas respectée par la MOE CENCO-ECC, elle doute que cette mission contribue efficacement à l’apaisement de l’environnement politique et social dans lequel les scrutins vont se dérouler et en tirera toutes les conséquences qui s’imposent.
« La CENI profite de cette occasion pour rassurer l’opinion publique qu’elle ne faillira pas à sa mission, autant que la situation dépende d’elle. Tout est fait, à son niveau, pour que les scrutins combinés se tiennent effectivement le 20 décembre 2023 et il n’y a aucune raison à ce jour d’en douter », a-t-elle souligné.
Dans une déclaration faite dimanche dernier devant les jeunes catholiques, le cardinal Fridolin Ambongo sensibilisant sur le processus électoral, a indiqué qu’ « au niveau de la CENI, nous n’avons pas des preuves qu’il y aura élections le 20 décembre 2023. Et même si elles se tenaient, nous n’avons pas de certitude qu’elles vont se dérouler dans les meilleures conditions de transparence ».
La CENI considère ces propos comme un « procès d’intention » qui est de nature à « démobiliser toutes les parties prenantes engagées dans le processus électoral qui amorce son dernier virage ; saboter tous les efforts entrepris par la CENI pour tenir les échéances électorales dans les délais constitutionnels ; semer la division et la confusion ».