Entre le Burundi et le Rwanda, les relations sont tendues. Vendredi, le président burundais Evariste Ndayishimiye a accusé son homologue rwandais Paul Kagame de soutenir les rebelles RED-Tabara en coalition avec le M23 pour déstabiliser son pays. Le président de la branche politique du M23, Bertrand Bisimwa n’a pas hésité à s’exprimer à ce sujet et défend Paul Kagame.
Prenant la défense de l’homme fort de Kigali, Bertrand Bisimwa a qualifié de « fausse » l’accusation du président burundais qui, selon lui, utilise une stratégie de diversion pour justifier le déploiement de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB) dans la province congolaise du Nord-Kivu contre le M23.
« Le président Ndayishimiye cherche un prétexte pour poursuivre ses massacres contre les tutsi congolais en RDC », a-t-il dénoncé, faisant remarquer que, contrairement à l’accusation de Ndahishimiye, « 19 membres des rebelles de Rouge-Tabara qui ont traversé le Rwanda depuis le Burundi le 29 septembre 2020 ont été remis au gouvernement burundais par le Rwanda le 30 juillet 2021 ».
Alors que le président Evariste Ndayishimiye a affirmé que, c’est le Rwanda qui « loge, ravitaille et finance » les RED-Tabara, qui ont récemment tué plusieurs civils au Burundi, Bisimwa charge à son tour l’armée burundaise d’avoir rejoint les FARDC pour « déraciner les Tutsi congolais sous couvert de combattre le M23 ».
« Depuis octobre 2023, la coalition dirigée par les FARDC a lancé des attaques contre le M23 mais a perdu des territoires, tandis qu’un certain nombre de soldats du FDNB ont été soit tués, soit capturés par le M23 », a-t-il expliqué.
Selon Bertrand Bisimwa, le déploiement des forces burundaises est également motivé par des gains financiers dans le contexte de crise économique qui prévaut actuellement au Burundi.
« La nouvelle stratégie de bouc émissaire vise apparemment à externaliser les problèmes internes du Burundi et à les attribuer au Rwanda. C’est une stratégie actuellement utilisée par le président de la RDC Tshisekedi. Il a également été utilisé par le défunt président Nkurunziza au milieu de la crise politique de 2015 », a-t-il dénoncé.
Dans un communiqué publié vendredi soir, le gouvernement rwandais a rejeté l’accusation du président Ndayishimiye qu’il a par ailleurs exhorté à recourir à la voie diplomatique pour régler cette crise.