Arrivé quatrième à la présidentielle du 20 décembre 2023, l’opposant Adolphe Muzito est conditionnellement prêt à travailler avec le président Félix Tshisekedi, vainqueur de ce scrutin rejeté par les autres opposants, notamment Martin Fayulu et Moïse Katumbi.
Adolphe Muzito fut Premier ministre de la RDC entre octobre 2008 et mars 2012. A la tête du parti Nouvel Elan, ce Lumumbiste est l’un des challengers de Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle. Reconnaissant sa défaite, le natif de Gungu estime que l’écart (des voix) était plus grand entre le candidat de l’Union sacrée et ceux de l’opposition que même si on corrigeait les irrégularités qui ont entaché ces élections, Félix Tshisekedi serait toujours vainqueur.
La page des élections (présidentielle, législatives et municipales) tournée, place à la gouvernance du pays, Tshisekedi étant rassuré d’une large majorité parlementaire. Ce dernier quinquennat pourrait connaître la participation de Muzito qui, cependant, pose des conditions, notamment la convergence sur des politiques publiques.
« Il ne s’agit d’abord pas de rejoindre l’Union sacrée. S’il y a des perspectives de travailler ensemble avec monsieur Tshisekedi, principalement avec sa majorité, je ne dirai pas non ! Sauf que je poserai des conditions, qui sont des préalables de manière constructive. J’ai un programme économique. Quels sont les aspects sur lesquels nous pouvons dégager des convergences avec sa majorité ? Même dans les vielles démocraties, à l’exemple de l’Allemagne, la droite et la gauche peuvent travailler ensemble en faisant une synthèse (de leurs programmes), une convergence sur des politiques publiques », a indiqué Adolphe Muzito, qui a été élu député national dans la circonscription de Kikwit.
Lors de son investiture, le 20 janvier 2024, Félix Tshisekedi a affirmé que ses adversaires à la présidentielle ont, à juste titre, leur place dans la gouvernance du pays et a promis d’y veiller en sa qualité de garant de la cohésion nationale.
« Je saisis également cette occasion, pour accomplir mon devoir républicain, celui de saluer mes adversaires qui ont participé à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Ne dit-on pas que « plus le combat est dur, plus la victoire est belle ». Vous êtes donc, mesdames et messieurs, une composante consubstantielle à l’évènement de ce jour et vous avez, à juste titre, votre place dans la gouvernance de notre pays. En ma qualité de garant de la cohésion nationale, j’y veillerai » ; au même titre que j’exhorterai au Parlement d’assurer l’effectivité du rôle de Porte-parole de l’opposition, que cette dernière voudra bien désigner, conformément à la Constitution », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, Félix Tshisekedi a pris l’engagement de relever le défi de la sauvegarde de la cohésion nationale qui, a-t-il expliqué, ne peut se faire qu’au moyen du renouvellement et de la consolidation du « vouloir vivre collectif », où seront bannis les fléaux de la haine, du tribalisme, du clanisme et de toutes les antivaleurs qui aujourd’hui minent le développement de la RDC.