Ancien officier de l’armée ougandaise, Paul Kagame tient le Rwanda d’une main de fer depuis 1994. Jeudi à Washington aux USA à l’occasion du petit-déjeuner national de prière (National prayer breakfast), l’homme fort de Kigali s’est vanté d’avoir libérer son pays de la « dictature ethnique », mis fin au génocide et recréé une patrie pour tous les Rwandais sans distinction.
Aujourd’hui, contre toute attente, s’est-il réjoui, le Rwanda est « pacifique, florissant, entrepreneurial et surtout uni ». Un discours « trompeur » dénoncé par Human Rights Foundation, une ONG américaine qui promeut la liberté dans les pays dirigés par des régimes autoritaires.
HRF décrit Paul Kagame comme un prestidigitateur spécialisé dans la manipulation qui, en depit de ses nombreux crimes contre l’humanité, se présente au niveau international comme une force de stabilité et d’humanisme dans une région instable.
« Le National Prayer Breakfast de Washington DC a offert jeudi la scène au dictateur du Rwanda, Paul Kagame, permettant à un belliciste accusé de crimes contre l’humanité de se présenter devant un grand rassemblement des plus puissants de la capitale », a-t-elle dénoncé.
Sur la même lancée, Human Rights Foundation a condamné l’exploitation par Paul Kagame de la plateforme « National Prayer Breakfast », un forum permettant aux élites politiques, sociales et commerciales de se réunir et de prier ensemble, « pour blanchir ses crimes sanglants et projeter une image trompeuse d’un leadership épris de paix, bienveillant, progressiste et légitime ».
Dans l’une de ses déclarations basées sur les nombreux rapports d’enquêteurs internationaux des droits de l’homme et d’experts de l’ONU, HRF a noté la responsabilité de Paul Kagame dans une longue série d’atrocités de masse, notamment le déclenchement de deux guerres qui ont entraîné la mort de plus de 5 millions de personnes et le massacre de dizaines de milliers des d’innocents au Rwanda et en RDC, notamment des femmes, des enfants et des réfugiés, et en finançant des milices brutales impliquées dans le pillage illégal de minéraux précieux.