Depuis la résurgence, fin 2021 dans l’Est de la RDC, des rebelles du M23 avec le soutien de l’armée rwandaise, l’Union africaine (UA) n’a jamais pointé du doigt l’implication directe du pays de Paul Kagame, qui pourtant renforce davantage ses troupes dans la province du Nord-Kivu.
Pour ne pas heurter Paul Kagame, qui pilote le processus des réformes institutionnelles de l’organisation continentale, l’UA garde son mutisme et se contente d’appeler « à la désescalade rapide » alors que l’ONU, les USA, la France et d’autres pays ont clairement condamné les opérations militaires rwandaises sur le sol congolais et exigé le retrait des RDF.
Dans son équilibrisme qui frise l’insouciance face aux millions de morts enregistrés depuis 1994 à cause de l’agression rwandaise, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, « interpelle les dirigeants de la région, notamment ceux de la RDC et du Rwanda à privilégier le dialogue dans le cadre des deux mécanismes africains dirigés respectivement par S.E João Lourenço président de la République d’Angola et S.E Uhuru Kenyatta ancien président du Kenya, aux fins de s’accorder, dans un esprit collaboratif fraternel sur une démarche raisonnable de solution des différends politiques quelle que soit leur nature ».
Sans exiger le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, le Tchadien se contente de souligner que l’intégrité, la sécurité, la souveraineté et la stabilité de tous les États de la région « doivent impérativement être assurées et la vie des populations civiles entièrement protégée ».
A la manière de Paul Kagame, Moussa Faki a rappelé « avec force » que la solution à cette crise ne passera pas par la voie militaire et a appelé toutes les puissances étrangères à s’abstenir totalement de toute ingérence dans les affaires internes de tous les pays africains.