Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, le 13 mars, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a sollicité des ressources matérielles et financières nécessaires pour permettre à la SAMIDRC de s’acquitter efficacement de son mandat offensif dans l’Est de la RDC où opèrent l’armée rwandaise et les rebelles du M23.
Le CPS de l’UA espère que sa demande sera examinée favorablement. Mais avant que le Conseil de sécurité se prononce, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, soumettra en juin un rapport et des recommandations sur cet éventuel soutien.
Déployée depuis décembre 2023 au Nord-Kivu, la SAMIDRC ne bénéficie pas encore du soutien opérationnel et logistique de la Monusco. Dans sa résolution 2717 du 19 décembre 2023, le CS de l’ONU a indiqué qu’il évaluerait les circonstances dans lesquelles « une assistance logistique et opérationnelle limitée pourrait être fournie à une force régionale mandatée par l’UA déployée dans la zone opérationnelle de la Monusco, conformément à son mandat et dans la limite des ressources existantes ».

Trois options se présentent
Selon une source onusienne, trois options semblent se présenter.
La première est de maintenir le statu quo, c’est-à-dire poursuivre la coopération existante entre la Monusco et les forces régionales, suite aux doutes exprimés par certains membres du Conseil de sécurité quant à la capacité des forces de sécurité congolaises et régionales à relever les défis sécuritaires dans l’est de la RDC.
Une deuxième option, explique notre source, consiste explicitement à autoriser un soutien opérationnel et logistique limité à la SAMIDRC par l’intermédiaire de la Monusco. Bien que similaire à la première option, cela représenterait une autorisation plus formelle du Conseil qui renforcerait la main du secrétaire général dans l’examen des demandes spécifiques d’assistance de la SADC et de l’UA.
« Le Conseil peut formellement autoriser la mission à fournir un soutien logistique et opérationnel à la SAMIDRC comme demandé par la SADC, en pleine conformité avec la politique de diligence raisonnable des Nations unies en matière de droits de l’homme », a-t-elle indiqué.
A en croire la même source, le débat sur cette question sera certainement influencé par d’autres considérations géopolitiques.
« Les États-Unis, en particulier, pourraient hésiter à l’idée que des contributions fixées par l’ONU soient accordées à une mission dirigée par l’Afrique du Sud, étant donné leur mécontentement à l’égard de la position de l’Afrique du Sud sur d’autres questions urgentes de paix et de sécurité internationales telles que la situation en Ukraine et à Gaza », a-t-elle ajouté.
Et une troisième option consiste à examiner la demande de la SADC/UA dans le cadre de la résolution 2719 sur le financement des Opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union africaine. « Outre la question persistante de l’éligibilité de la SAMIDRC en l’absence d’un commandement et d’un contrôle direct et efficace de l’UA sur la mission, toutes les conditions énoncées au paragraphe 3 de la résolution sur la prise de décision et l’autorisation devront également être remplies, y compris conduite d’une évaluation stratégique conjointe et d’autres processus », a-t-elle souligné.
Pendant ce temps, les combats se poursuivent dans l’Est de la RDC entre l’armée congolaise appuyée par la Monusco et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise.