La France appelle la RDC à faire cesser les discours de haine et œuvrer pour la reprise du dialogue avec le Rwanda. Cet appel a été lancé mardi 2 avril à Genève, lors du dialogue interactif avec le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme et l’équipe d’experts sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo.
Condamnant la poursuite de l’offensive du M23 au Nord-Kivu, qui a engendré des centaines de milliers de déplacés depuis 2022, la France a encouragé la réactivation des initiatives diplomatiques régionales pour une paix durable.
« Les discours de haine doivent cesser, le dialogue doit reprendre. Au lendemain des élections générales, les processus régionaux de paix de Luanda et de Nairobi méritent d’être pleinement réactivés en vue d’une stabilisation durable. C’est par la mise en place d’un authentique dialogue que les conflits intercommunautaires, notamment en Ituri, trouveront une réponse », a déclaré le représentant français.
La France, insistant sur le plein respect de la souveraineté de l’intégrité territoriale de la RDC, a appelé à la fin immédiate des combats, au retrait effectif, au cantonnement puis au désarmement du M23 et des autres groupes armés.
« La dégradation continue de la situation sécuritaire, en particulier depuis les attaques de Sake, a des conséquences alarmantes en matière de droit humanitaire et de droits de l’homme. La France reste extrêmement préoccupée par les violences contre les populations civiles, les arrestations arbitraires et les enrôlements forcés d’enfants. Elle appelle à une poursuite de la mobilisation de la communauté internationale pour répondre aux besoins humanitaires », a souligné le diplomate français.
Par ailleurs, Paris a encouragé les autorités congolaises à poursuivre leurs efforts de lutte contre l’impunité. Dans ce cadre, la délégation française a appelé à donner au processus de justice transitionnelle les moyens nécessaires pour sa réussite.
S’agissant de la question des droits de l’homme, le représentant de la France a déploré a récente décision de levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort de 2003, et a réaffirmé l’opposition ferme et sans équivoque de son pays au recours à ce traitement « cruel et inhumain ».